Je n’ai pas envie de répondre. Je préfère rester dans le silence. Il est confortable. Il me berce. Me demander de parler, c’est me tordre les tripes. M’obliger à utiliser le langage pour mettre des mots sur ce que je ressens, c’est me faire violence. Mes lèvres lourdes sont soudées l’une contre l’autre. J’ai l’impression qu’on me tire l’âme avec des forceps.
Oui, il y a une fissure dans chaque chose, dans chaque être humain, et c’est par cette faiblesse, par cette plaie vive que la lumière entre.
Je ferme le sac. Comme on ferme une menace.