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Critique de horline


Comme si de rien n'était "Maria" est un hommage émouvant à la dignité injustement bafouée de cette femme, victime expiatoire de la guerre opposant les collabos aux maquisards. Dans une vallée encaissée des Vosges peuplée de froustiers (forestiers), Maria a préféré garder secrète toute sa vie durant une blessure de guerre, une balafre invisible dont elle gardera les stigmates à tout jamais.
Âgée de quatre-vingt ans, elle reçoit la visite d'un homme se présentant comme journaliste et réalisant un travail de mémoire …mais que lui veut-il réellement ?

Avec une sincérité désarmante, Pierre Pelot raconte un drame intimiste qui recèle une grande force de pénétration. L'intensité dramatique ne se reflète pas dans une logorrhée qui déverse un flot d'angoisse et d'états d'âme, bien au contraire, elle est portée par les silences du récit. L'auteur a une certaine aisance avec le minimalisme et maitrise une sorte d'alchimie entre la rudesse des paysages et la pudeur des sentiments. On est au milieu des montagnes épaisses balayées par la bise glaciale, recouvertes de neige et envahies par la brume qui recouvre également les états d'âme des habitants. Et pour celle qui a du renoncer à sa carrière d'institutrice et subsister grâce un travail de femme de ménage, s'épancher était peut être un luxe qu'elle ne pouvait s'offrir.
Atmosphère silencieuse, texte tout en repli, mystère immobile ….pour autant ce n'est pas un récit austère, il y a de la chaleur humaine, de la douceur qui se dégage des personnages qui vivent l'instant présent. de l'attente à la rencontre entre Maria et le journaliste, il y a une humanité emprunte de délicatesse et de lumière qui éclairent les zones d'ombre du récit et évaporent toute la honte gardée enfouie.
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