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3,5

sur 111 notes
D'une écriture précise et efficace, Pierre Pelot nous entraîne sur les traces de Maria.
En bon vosgien qu'il est, ce livre est aussi prétexte à nous révéler, par la bouche de Maria, l'histoire de la Lorraine et des Vosges.
Mais qui est cette Maria ? Une vieille dame en maison de retraite, qui a été quelques temps institutrice pendant la guerre, qui témoigne de ses recherches historiques dans une radio locale.
Des époques alternent, au gré des chapitres :
-de nos jours
-la guerre, le maquis , les règlements de compte
-la grande histoire de la Lorraine et d des Vosges
J'avoue avoir un peu survolé les chapitres en italique où Maria fait son émission radiophonique. En effet, bien que Lorraine, je ne suis pas très férue d'histoire en général, et de notre région en particulier. Mais les passionnés d'histoire y trouveront leur compte.
L'auteur a vraiment su mêler la grande et la petite histoire.
Maria est une personne très attachante et le style, souvent poétique, des plus agréables.
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Merci aux éditions Héloïse d'Ormesson et à Babelio qui m'ont permis de lire ce livre de Pierre Pelot
Inoubliable Maria, c'est ce que je me suis dit après avoir terminé ce beau livre.


C'est par la radio qu'il écoute en conduisant qu'un homme jeune, étranger à la ville, mais dont on nous dit que le père a quitté depuis longtemps la région, va d'abord renouer avec celle pour laquelle il a fait une longue route, celle à laquelle il veut parler...

Maria belle et fière, bafouée à la fin de la guerre, par les maquisards qui la torturent et la souillent pour lui faire avouer où se trouve son mari, Jean Tobé, dénoncé comme traître par une lettre anonyme. Elle ne sait pourtant rien, elle, l'institutrice, quand lui fait du marché noir et collabore pour approvisionner son café et son épicerie et ...également le maquis.
«Elle était assise et ne bougeait pas, plus elle concentrait son effort pour se lever, plus elle serrait étroitement ses jambes entre ses bras, plus elle se changeait en bois dur, en pierre, plus le silence grésillant se refermait étroitement sur elle, et les voix montaient de plus en plus loin, de très loin, à l'autre bout de cette chape.»
Maria, «mise en congé» par l'éducation nationale après la libération, reprend son nom de jeune fille Loewell et continue à tenir le café épicerie hérité de son mari, tué par le maquis.
Elle élève tant bien que mal son fils Bastien, l'enfant de la honte.

«....mais bien qu'elle eût rejeté son patronyme, elle hérita aussi du fardeau de son infamie, qui ne fit que s'alourdir au fil des ans...»

«Une atmosphère de rancoeurs assassines tendue en permanence du dehors enveloppait la maison et ses occupants, mère et fils.»
Elle finit par quitter Saint Maurice pour le bourg voisin du Thillot où elle finit ses jours dans la maison de retraite où elle a été employée, amicale et serviable avec tous. Maria, devenue conteuse sur radio Vallées et Chaumes où elle fait revivre l'histoire mouvementée de sa région. le passé lointain rejoint le proche.
Les phrases sont sobres sans le lyrisme des autres livres de Pierre Pelot. Ce style plus dépouillé, plus tranchant s'accorde avec les paysages rudes et la dignité et le silence que Maria a su garder, au cours des années qui ont suivi l'épreuve subie et sa mise à l'écart par les gens du village. Un sacré caractère et une grande ténacité dans cette femme toujours belle malgré son âge....

Je ne peux en dire plus. Ce livre court mais dense est fort et bouleversant.
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Comme si de rien n'était "Maria" est un hommage émouvant à la dignité injustement bafouée de cette femme, victime expiatoire de la guerre opposant les collabos aux maquisards. Dans une vallée encaissée des Vosges peuplée de froustiers (forestiers), Maria a préféré garder secrète toute sa vie durant une blessure de guerre, une balafre invisible dont elle gardera les stigmates à tout jamais.
Âgée de quatre-vingt ans, elle reçoit la visite d'un homme se présentant comme journaliste et réalisant un travail de mémoire …mais que lui veut-il réellement ?

Avec une sincérité désarmante, Pierre Pelot raconte un drame intimiste qui recèle une grande force de pénétration. L'intensité dramatique ne se reflète pas dans une logorrhée qui déverse un flot d'angoisse et d'états d'âme, bien au contraire, elle est portée par les silences du récit. L'auteur a une certaine aisance avec le minimalisme et maitrise une sorte d'alchimie entre la rudesse des paysages et la pudeur des sentiments. On est au milieu des montagnes épaisses balayées par la bise glaciale, recouvertes de neige et envahies par la brume qui recouvre également les états d'âme des habitants. Et pour celle qui a du renoncer à sa carrière d'institutrice et subsister grâce un travail de femme de ménage, s'épancher était peut être un luxe qu'elle ne pouvait s'offrir.
Atmosphère silencieuse, texte tout en repli, mystère immobile ….pour autant ce n'est pas un récit austère, il y a de la chaleur humaine, de la douceur qui se dégage des personnages qui vivent l'instant présent. de l'attente à la rencontre entre Maria et le journaliste, il y a une humanité emprunte de délicatesse et de lumière qui éclairent les zones d'ombre du récit et évaporent toute la honte gardée enfouie.
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Ce roman se présente en trois volets, premièrement on y découvre Maria la narratrice qui nous fait découvrir cette région Les Vosges à travers une émission radiophonique qu'elle anime. Elle nous raconte la formation, le développement économique et les moeurs de cette région.

En deuxième parti c'est la tragédie pendant la guerre, perte de sont époux, son viol et le rejet de la communauté. Elle élèvera seul un enfant dans cette atmosphère oppressant.

Le troisième volet nous montre Maria dans le présent, avec ces blessures pansées, qui va faire une belle rencontre pour le moins inattendue.

Ce livre est empreint d'une belle poésie, nous fait passé par plusieurs états d'âmes, tristesse, angoisse et surtout l'espoir. le côté documentaire devient parfois un peu lourd pour une personne qui n'est pas trop du coin.
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Pierre Pelot on le sait est l'auteur de " L'été en pente douce", livre adapté au cinéma avec succès.
Résumer l'auteur à cet ouvrage serait sans doute réducteur. Cependant beaucoup de caractéristiques déjà présents dans " L'été en pente douce" se retrouve tout au long de ses autres ouvrages.
Comme une marque de fabrique, une couleur, une marque indélébile.
Ce " Maria" ne déroge pas à la règle.
Pour ceux qui ignore à peu près tout de Pierre Pelot, sachez que notre homme n'a rien, mais alors rien à voir avec ce genre de prosateur germanopratin qui écrit toujours le même livre pour ne rien dire de vraiment important sinon de décrire la course de son orbite autour de lui même.
Pierre Pelot donne une image d'un barde mal léché sous les apparences d'un mauvais garçon protégé par ses tatouages.
Ca c'est pour l'image.
En ce qui concerne ses livres, on sent dans ses histoires la sensibilité afleurer à chaque chapitre, qui plus est dans Maria.

Maria, Jolie institutrice de campagne pendant la seconde guerre mondiale, va se retrouver au coeur d'un raz de marée sentimental et humain comme seuls savent les faire exister les moments chaotiques de l'Histoire.
Enlevée par des maquisards revenchards, violentée, violée, bafouée, Maria va malgré l'ignominie continuer son bonhomme de chemin, mener sa vie. Comme ça, sans rien révéler, essuyant l'opprobre, élévant le fruit de cette violence et vivre.
Nous la retrouverons bien des décennies plus tard, chroniqueuse historique sur une station radiophonique de province, dans les Vosges.
Un journaliste va venir à sa rencontre et nous découvrivrons la vérité de Maria.
Pelot nous surprend à décrire en si peu de pages une histoire émouvante, profondément touchante qui révèle les tréfonds de l'âme humaine.
Maria est l'incarnation de la dignité, du devoir et de la lutte sans résignation, cela malgré les apparences.
Pas de manichéisme ici, des êtres que l'histoire fracasse, détruit, avilie et glorifie.
J'ai vraiment été ému par cette courte histoire qui mérite vraiment le détour et surout le rebondissement final qui est à la mesure du talent de l'auteur.
Un bien beau livre, j'espère qu'il ne passera pas inaperçu dans le flot des sorties littéraires, souvent médiatiques et qui cachent paradoxalement de par leur petitesse la superbe forêt de chef-d'oeuvres.
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Ce très court roman fait partie de ceux que j'appelle "petits, mais costauds".
Par l'intensité des émotions qu'il déclenche, par les messages qui sont transmis, mais aussi par les descriptions de sa région sous le froid et la grisaille ce livre m'a énormément touchée.

J'ai adoré l'écriture de Pierre Pelot. Chic, j'ai encore plusieurs livres de cet auteur dans ma PAL!

Seul petit bémol, j'ai eu un peu de mal avec les parties historiques, mais ce n'est pas la faute de l'auteur: je suis allergique!


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Je voulais lire un livre qui parle des Vosges, les montagnes que j'ai rejoint il y a plus de 14 ans. Je voulais lire un livre de Pierre PELOT pour découvrir cet auteur. J'ai choisi Maria.

Je ne suis pas déçue, mais je n'ai pas été conquise non plus. J'ai aimé l'histoire de Maria, même si elle aurait mérité bien plus de développements et j'ai découvert l'histoire vosgienne, au travers des chroniques historiques que Maria fait désormais à la radio, auraient, elles, méritées d'être un peu plus concises.
L'histoire de Maria est néanmoins à découvrir et ce roman mérite vraiment d'être lu, pour le devoir de mémoire et parce que si elle est unique elle n'en reste pas moins universelle et l'histoire de tant et tant de personnes sous l'Occupation.
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Dans les Vosges enneigées se mêlent le présent et le passé autour d'une femme, Maria.
Le roman est court mais dense : il y a l'histoire passée et tragique de Maria durant la Seconde Guerre mondiale, le temps présent du récit et toute une partie sur l'histoire des Vosges.
Ce n'est pas un coup de coeur pour moi malgré la thématique forte de la guerre : les retours historiques sur les Vosges m'ont semblé trop longs (mais je ne suis pas une adepte de ce genre et n'ai pas de lien particulier avec cette région), l'histoire est assez prévisible et je ne me suis pas attachée aux personnages.
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Plongez, avec ce roman, dans un très court roman historique au coeur de la Lorraine et plus précisément du pays vosgien. Pierre Pelot fait preuve d'un esprit de synthèse très développé et tout à fait maîtrisé, qui permet, en 134 pages, de nous raconter plusieurs histoires.

Ce livre comporte trois histoires :
- L'histoire principale concerne Maria, une vieille dame, qui a connu une histoire tragique. Par des flashback nous revenons à l'époque tragique de la Seconde Guerre Mondiale, alors que Maria est une jeune mariée de vingt-trois ans qui s'épanouit dans son travail d'institutrice. Un jour d'hiver, des hommes de la résistance viennent la chercher et la conduisent dans un chalet perdu dans la montagne. Son mari est accusé de collaborer avec l'ennemi allemand et, sans aucune preuve, elle est désignée comme sa complice. Pour ne pas vous spoiler, je vous dirais qu'une seule chose : l'ennemi et la violence ne sont pas toujours là où on pense qu'ils soient.
A travers ce récit, c'est une vision moins glorieuse des résistants que Pierre Pelot souhaite dévoiler à son lecteur, et il fallait oser.
- L'histoire secondaire nous est contée par Maria âgée. Passionnée par l'histoire des Vosges, son pays, elle est embauchée dans une radio locale pour raconter des éléments historiques qui ont eu lieu dans la région : invasions barbares, occupations diverses, culture locale, etc.
J'ai tout simplement adoré ces passages qui m'ont appris beaucoup de choses, sur une région d'où je suis originaire puisque ma maman y est née et y a vécu toute sa jeunesse.
- Enfin, par petites parcelles, le roman sert à Pierre Pelot pour nous décrire les paysages vosgiens, sa région natale. Et moi qui suis géographiquement néophyte de cette partie de la France, j'ai succombé ! Il vous suffit de regarder la magnifique couverture du roman : une forêt de sapins sous la neige. Photo prise par le photographe paysager Vincent Munier, dont je vous encourage vivement à visiter le site et le dossier « Les Vosges ».

Vous l'aurez compris, ce livre est un coup de coeur. Alors, certes, j'ai rapidement deviné qui était réellement le journaliste qui souhaite rencontrer Maria et l'interviewer. Mais cela n'enlève en rien l'émotion et l'intérêt historique suscités par cette lecture. En un mot : excellent.
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Maria, 85 ans, est conteuse de récits historiques sur une radio locale. Ancienne institutrice, elle a vécu un drame pendant l'occupation allemande : elle et son mari ont été dénoncés comme responsables d'une rafle de résistants et l'ont chèrement payé. Un journaliste vient l'interroger sur cette période.
Comme nous le souffle la voix de Maria dans les émissions radiophoniques, les Vosgiens ont changé plusieurs fois de nationalité au cours de l'Histoire, au gré des conflits. En temps de guerre, les notions de bien et de mal deviennent floues, la mort et le meurtre sont partout. La fin justifie-t-elle les moyens quelle que soit la cause servie ? de tout bord (nazi, collabo ou résistant, ici), chaque individu devient capable du pire pour assouvir ses passions, ses envies de revanche. de sa plume toujours parfaite, Pierre Pelot signe dans ce court récit une histoire forte de vengeance sur fond de guerre. Son intensité est cependant émoussée par de longs passages sur L Histoire vosgienne. Cela peut décevoir si l'on est surtout intéressé par le destin de Maria.
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