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Critique de CeluiQuiBaille


Les mésaventures de Benjamin Malaussène m'ayant fait bien rire au cinéma, cela fait maintenant quelque temps que je m'étais promis de découvrir la version papier du Bonheur des Ogres. Et là, surprise. Non seulement le film est une excellente adaptation, mais en plus, ils ont eu le bon goût de modifier légèrement l'histoire. de ce fait, la lecture était tout de même surprenante.

« En poésie, les silences jouent le même rôle qu'en musique. Ils sont une respiration, mais ils sont aussi l'ombre des mots, ou leur rayonnement, c'est selon. Sans parler des silences annonciateurs. Il y a toutes sortes de silences, Clara. »

Daniel Pennac nous démontre avec brio dans cet ouvrage qu'il est possible de combiner belle écriture, humour et noir propos. Cela fonctionne très bien. L'écriture est à la fois simple et délicieusement élaborée par moments. Les traits d'humour fusent aussi promptement que les injures de Jérémy, touchent aussi justement que les prédictions de Thérèse et quelques passages descriptifs sont aussi ravissants que semble l'être tante Julia. J'ai juste eu quelques soucis avec ce que j'appellerai l'empreinte noire/réaliste du récit : la famille Malaussène (et non pas les ogres bizarrement). Ils sont géniaux, adorables, touchants. Benjamin est un modèle de simplicité, d'amour, d'humour et de résilience (avec ses défauts tout de même hein). Mais soyons clair, placez ce genre de famille dans un cadre réel et vous y verrez de vraies problématiques sociales. Un peu comme la famille du film « Le Prénom ». C'est le genre de film que plus je regarde, plus je suis mal à l'aise et moins je ris. Fort heureusement, l'auteur a manié avec talent la balance de façon à ce que l'attachement aux personnages et l'humour prédominent sans soucis... du moins, à la première lecture. Il y a juste une petite voix au fond de mon crâne qui susurre qu'il y a peut-être une bonne critique sociétale derrière le vernis du rire. C'est après tout un privilège bien connu de l'humour : prendre à pleines mains un sujet plus ou moins brûlant, le tourner en attachement/dérision pour l'exposer à la face du monde, qu'on y pense, qu'on se décide à y faire quelque chose.

En bref, malgré ce léger inconfort, c'est avec plaisir et curiosité que je lirai la suite des aventures de cette attachante famille Malaussène.
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