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Critique de Arakasi


Je l'avoue, ce retour inopiné du clan Malaussène m'a prise au dépourvu… J'avais dévoré les premiers volumes à l'adolescence et, à une époque pas si lointaine, je les relisais fidèlement tous les ans. Un peu déçue par le dernier tome, « Aux fruits de la passion », je me suis petit à petit détachée de Daniel Pennac sans cesser pour autant de suivre avec intérêt ses nouvelles parutions. Et voici que, presque vingt ans plus tard, Benjamin Malaussène revient sur le devant de la scène ! Il y avait de quoi se montrer un peu méfiant… Qu'est ce qui avait motivé cette soudaine réapparition ? Pennac avait-il cédé à la pression de son éditeur et de ses lecteurs ?

Et puis il y avait ce fameux pari : faire vieillir de vingt ans les protagonistes. Dumas y était bien arrivé dans « Vingt ans après » mais n'est pas Dumas qui veut. Benjamin à trente ans était charmant avec son humour, sa générosité et sa manie de se fourrer dans les pires situations imaginables, mais le serait-il toujours à cinquante ans ? Et qu'allait-il advenir de tous les autres personnages, le Petit, Jeremy, Clara, le commissaire Coudrier, la reine Zabo ? M'enfin, ma curiosité a fini par triompher de mes doutes et, après maint atermoiements, je me suis enfin procurée le premier tome du « Cas Malaussène ».

Verdict ? Eh bien, le résultat est plutôt sympathique ! Disons le tout-de-suite, l'intrigue elle-même – une histoire assez simpliste de kidnapping – n'a aucune importance. Elle n'est que prétexte à une suite de scènes loufoques et à nos retrouvailles avec des personnages tendrement aimés. Tout le monde ne répond pas à l'appel, bien sûr. Certains sont morts depuis longtemps comme Loussa et le vieux van Thian (que j'adorais), d'autres sont passés au second plan comme les frères et soeurs de Benjamin, mais on a tout de même le plaisir d'en retrouver une belle brochette. Ce nouvel épisode laisse surtout la part belle à la nouvelle génération, ceux qui n'étaient que de nourrissons dans les tomes précédents, C'est Un Ange, Maracuja, Verdun et Monsieur Malaussène. Et ceci avec un succès un peu mitigé : les petits jeunes sont assez attachants, mais ils manquent d'excentricité par rapport à leurs illustres prédécesseurs. Seule Verdun tire son épingle de jeu, renaissant sous la forme sévère du juge Talvern. Il faut dire que, toute petite, elle avait déjà une personnalité très affirmée !

Restent un humour toujours délectable, un Benjamin plus sympathique que jamais et un style haut en couleur – bien que demandant un petit temps d'adaptation. le sens de la caricature et de l'absurde de Pennac est toujours aussi vivace et c'est avec une évidente jubilation qu'il épingle ses contemporains, se promenant gaiement de l'univers de la grande finance à celui de l'édition. C'est plein de bonne humeur, gentiment anar, parfois à la limite entre le témoignage et le roman, un peu superficiel aussi par moment, mais toujours très agréable à lire. Lu en deux jours, « Ils m'ont menti » ne me laissera pas un souvenir impérissable mais m'aura fait passer un bon moment. J'attendrais la suite sans hâte mais avec curiosité.
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