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Critique de YvPol


YvPol
04 février 2012
Tout cela commence plutôt bien : l'auteur va droit au but, décrit ses personnages et les situations le plus simplement et le plus directement possible.
Une grande partie du livre consiste à ausculter les relations entre les différents protagonistes, à décrire leurs caractères, leurs questionnements, leurs cheminements intérieurs. C'est plutôt bien fait, Benjamin Percy inventant des héros mal dans leurs peaux et qui ont du mal à vraiment communiquer. Cependant, Brian, l'ex-marine est un rien stéréotypé : un ancien combattant qui revient détraqué par ce qu'il a vu, ce qu'il a vécu et ce qu'il a été obligé de faire pendant le conflit dans lequel il était engagé. On a déjà vu ou déjà lu ce genre de personnages, concernant notamment la guerre du Viet Nam. On s'attend dès le début à ce que le serrurier commette une bévue voire un drame. Mais le fera-t-il ? Quel suspense, Yv ! Tu es trop fort !
L'autre grande partie du livre est la nature de l'Oregon. Benjamin Percy la décrit lentement et assez précisément. Il parle surtout de ce qui va disparaître puisque -je le rappelle aux inattentifs- le canyon sera recouvert d'un complexe immobilier. Bon, au début, ça va. Mais, je me dois de dire ici, à la France entière, que dis-je, au monde entier ("Yv, c'est l'heure de prendre tes cachets !") que ça devient un petit peu long. La description du campement des garçons, leurs gestes quasiment minute par minute, ça me fatigue un peu. Et puis en plus, je n'aime pas le camping : on a froid, on ne dort pas bien, on ne mange pas bien et souvent froid ou tiède. Non, je préfère nettement un bon hôtel -un quatre étoiles au moins cela va sans dire. Là, au moins, on prend soin du client. Si j'ajoute qu'un ours rôde autour du campement de Paul Justin et Graham, qu'en outre il y a des bruits bizarres, vous avouerez qu'une suite au Sofitel de New York, c'est quand même mieux, non ? Sauf si l'on est femme de chambre, certes, je vous le concède !
Bon revenons à notre campement : un peu longs les passages sur les grands espaces (peut-être Keisha est ses désormais célèbres lectures nature-writing appréciera).
Mais il y a quand même du très bon dans ce roman : du début à la fin un suspense monte, tant pour les campeurs aux prises avec leurs peurs, leurs angoisses et une éventuelle visite d'un éventuel ours que pour Karen qui ne sait pas qu'elle est la cible de l'étrange fascination de Brian le détraqué. A tout moment du livre tout est possible, et là, Benjamin Percy tient bien son lecteur, il ménage ses effets, alterne les moments plus calmes avec des situations plus tendues. Il y a des affinités avec les très bon Sukkwan island de David Vann, mais là, on n'est plus dans le grand nord mais en Oregon.
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