S'agissant d'un livre inachevé, la frustration aurait pu être le sentiment dominant, une fois la dernière page de ce
53 jours de
Georges Perec tournée. Toutefois, chez moi, ce fut plutôt le contentement procuré par le parcours de ses carnets de travail qui surnageait. L'histoire débutait bien et j'aurais aimé allé au bout de cette enquête, mais la curiosité animant l'amateur d'intrigues fut plus qu'assouvie par les notes de l'auteur, sa manière de construire l'histoire, les incessants éléments qui traversaient son esprit et infléchissaient la trame, ses hésitations, les doutes. J'ai retrouvé un chemin familier, celui que j'emprunte lorsque j'entame l'écriture d'un nouveau roman, et, ça m'a rassuré de pouvoir me dire que finalement, écrivaillon en herbe et auteur reconnu partageaient les mêmes sentiers tortueux de la genèse d'une oeuvre...La reconnaissance, elle, appartient aux lecteurs...Et puis, j'ai appris de ces indiscrétions littéraires post-mortem que
Stendhal accoucha du roman
le rouge et le noir en
53 jours...
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