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Critique de anaissss


"Je n'ai pas de souvenir d'enfance" écrit Perec dans l'incipit de l'oeuvre. Difficile alors d'écrire son autobiographie quand nos souvenirs d'enfance sont absents et inaccessibles. En effet, Perec, à part quelques photos et journaux entassés dans un coin n'a presque aucun souvenir de ses parents. Qui étaient-ils ? Qu'est ce qui est arrivé a sa mère ? Ce voile sur sa mémoire, Perec va réussir à la soulever, paradoxalement, grâce a la fiction, grâce a l'histoire complètement inventée De W...
Cette autobiographie intègre effectivement deux récit. le premier, le récit réel et autobiographique, raconte l'histoire de Perec principalement pendant la deuxième guerre mondiale et les souvenirs fragmentés et lacunaires qu'il a de son enfance. le second, en italique, conte l'histoire de la cité De W, centrée sur le culte du corps et sur une discipline qui s'avèrera de plus en plus cruelle. Quel lien existe-t-il entre les deux récits ? le lecteur ne le comprend qu'à la fin. W m'a personnellement rappelé les jeunesse hitlériennes, modelant le corps et l'esprit des jeunes, mais également, à la fin, les camps de concentration, lorsque Perec écrit que W est une machine qui vise à "l'anéantissement systématique des hommes", comme Primo Levi évoqua la "destruction de l'homme".

Récit qui s'avère donc très marquant et émouvant à la fin. le début est intriguant et attise la curiosité du lecteur. Il est vrai que j'ai quelques fois ressenti quelques longueurs au milieu de l'oeuvre lors des descriptions autobiographiques. Mais l'alternance des deux récits n'est pas du tout désagréable et prend tout son sens a la fin. Perec a donc trouvé une très belle et originale manière d'écrire les zones d'ombres de sa mémoire par un récit qui ne nous laisse pas indemne.
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