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Critique de GeorgesSmiley


Pérez-Reverte, pour lequel, comme d'innombrables lecteurs (« nous partîmes cinq cents mais par un prompt renfort nous nous vîmes trois mille en arrivant au port »), j'ai toujours eu les yeux de Chimène, revisite le mythe du Cid.
Autant dire tout de suite que Corneille prend un sérieux coup de vieux. Rodrigue, devenu Ruy Diaz, a toujours du coeur pour « les travaux guerriers ». Mais il y a longtemps qu'il a mis Chimène dans son lit pour s'en aller gagner sa vie à la pointe de l'épée (je m'égare car voici que me revient en tête le générique de Zorro : un cavalier qui surgit… son nom il le signe à la pointe de l'épée d'un Z qui…).
Bref, le Cid ou Sidi (dans la version maure) serait un chef de guerre, un rufian ou si l'on préfère un vulgaire mercenaire doté de plus de raison, de courage et de chance que les autres. Il offre ses services à qui en veut, maure ou chrétien peu importe puisqu'il s'agit de nourrir sa troupe. Nul doute que les années de correspondant de guerre de l'auteur aient contribué à forger le personnage de ce seigneur de la guerre et de ses aventures qui composent l'essentiel de ce roman haut en couleur et gorgé d'hémoglobine.
L'Espagne du XIème siècle n'était assurément pas un havre de paix et la description qu'en donne l'auteur est tout à fait saisissante.
En définitive, comment situer ce Sidi dans l'oeuvre du maître ? J'avoue, avec réticence, ne pas avoir retrouvé le plaisir de lecture exceptionnel de ses chefs d'oeuvre. Les pages se tournent facilement mais il m'a été impossible de totalement m'identifier à son héros. Je vieillis, sans doute ? Pérez-Reverte, un tout petit peu, aussi ? Faut-il s'en lamenter ?
« Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? »…
Ce serait sans doute excessif et malvenu. Surtout de ma part après tant de magnifiques aventures littéraires. Disons simplement que je recommande cette lecture aux aficionados convaincus et que je conseille à ceux qui voudraient découvrir l'oeuvre somptueuse de ce grand écrivain de commencer par ses oeuvres de jeunesse.
En définitive, le dernier mot appartient à Corneille :
Cher Pérez-Reverte… « Va, je ne te hais point… »
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