J'imagine qu'on ne sait jamais vraiment ce qui se passe dans la tête des autres.
Même quand on s’enfuyait de quelque part, on devait vivre avec soi-même. […] Le changement venait de l’intérieur, il mettait du temps à se produire, et il nécessitait l’aide des gens qui vous aimaient.
Cela faisait si longtemps que Makani n'avait pas éprouvé un vrai bonheur qu'elle avait oublié que, parfois, ça pouvait être aussi douloureux que la tristesse. La déclaration d'Ollie transperça son cœur, tel un couteau lancé par une main adroite. Mais c'était le genre de douleur qui la faisait se sentir vivante.
Le couteau s'enfonça dans son abdomen avec une brutalité choquante et en ressortit tout aussi vivement. Matt bascula en avant et se cogna la tête contre le banc tandis que son esprit mettait quelques secondes à percuter. Qu'est-ce qui vient de se passer ? Est-ce que c'était un accident ?
Il ramassa son couteau et frappa. La lame mordit dans la cuisse droite de Rosemarie, qui abattit sa fourche sur le dos de son agresseur. Elle le vit se plier en deux.
Puis il y eut une lumière blanche aveuglante.
Et puis plus rien.
La mémoire humaine n’est pas toujours fiable.
Makani se réjouit de ne pas croire aux fantômes, seulement au fait qu’on pouvait être hanté par des souvenirs douloureux.
Les flics supposaient que les meubles des Morales avait été déplacés après la mort de Rodrigo pour une de ces mises en scène macabres que l'assassin semblait affectionner. Mais s'il les avait bougés avant de tuer le jeune homme?
Une silhouette encapuchonnée sortit de derrière l'horloge de parquet.
J'imagine qu'on ne sait jamais vraiment ce qui se passe dans la tête des autres.
Makani n’avait pas honte. Elle ne savait pas trop où elle en était, mais elle n’avait pas honte.