Ce récit en est un de rencontres, de fougue et de froideur, de géographies trop vastes pour s’y sentir chez soi.
Les paysages, le climat, le sol et les forêts, l’air qu’on respire, peut-être que tout ça nous définit. Comme une empreinte.
Je connais bien la neige. Courir dans le froid me procure un sentiment d’être incroyablement vivante. Je compte courir en poète.
J'ai peur que cette intervention me fasse perdre ce que je chéris le plus, cette imagination qui me tient chaud, qui efface ce qu’il y a de plus terne pour me propulser là où tous les rêves sont possibles.
Mes souvenirs d’enfance sont peuplés de corps brisés qui se taisent.
Moi, je suis venu jusqu’ici parce que j’avais des envies de paysages vides, de vents qui hurlent, de volets en bois qui frémissent et claquent par temps violents.
J’étais nerveuse, je bougeais sur ma chaise comme une petite souris tandis que lui se tenait comme un tsar, la tête droite, la colonne vertébrale tonique et stable, le regard sombre. À un moment donné, je m’étais inquiétée : merde, cet homme ne cligne donc pas des yeux?