AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de yanndallex


Christian Perrissin est bien connu dans le monde de la BD avec ses oeuvres à succès comme El Nino, Les Munroe ou récemment encore Alexandra David-Neel – Les chemins de Lhassa.
J'avais d'ailleurs beaucoup aimé « le vent des cimes » en duo avec Buche.
Et dans presque tous ces ouvrages, il nous fait rêver de voyage et d'aventure comme si cela était ordinaire. Certains, d'ailleurs, sont inspirés de faits réels.


Dans « là où nait la brume », Christian Perrissin nous emmène encore une fois bien loin, sur l'île de Terre Neuve, au large de la côte atlantique du Canada : une terre froide et humide.

Et le trait épais, précis, exempt de superflu, de Christophe Gaultier, se prête particulièrement bien à retranscrire un paysage froid et austère, bien à l'opposé des quelques personnages rencontrés lors du récit, plutôt accueillants et serviables.

Les effets se limitent essentiellement à des perspectives et/ou des techniques de hachures et de jeux d'ombres. Les coups de crayons semblent avoir été jetés rapidement sur le papier, et cela avec un naturel bluffant et une belle maîtrise. L'ensemble parait simple et rustique à l'image du territoire et de la culture décrits.

Les couleurs de Marie Galopin paraissent ternes et sombres, mais mettent en place subtilement et très efficacement l'ambiance pesante du récit. Chaque environnement a sa couleur dominante : plutôt brun/orange pour la ville, vert/bleu pour l'océan etc…
Grace à ses couleurs, on prendrait presque un gros rhume tellement l'humidité est suggérée.
Coté scénario, Christian Perrissin nous décrit une quête initiatique et introspective plutôt moralement violente mais psychologiquement trépidante. Ce jeune homme qu'est Josh, recherche son père presque détesté. Il cherche à renouer avec cet homme « cruel ».
Et c'est à travers l'absence physique de ce père que, petit bout par petit bout, il en découvre finalement son véritable sentiment à son égard, et comprend aussi surtout la réelle émotion que son père avait pour lui.

L'enquête est lente, presque végétative, donnant ainsi une belle place au dessin, et aux paysages surprenants quant à leurs sensations insufflées, de bien-être et du besoin de les contempler malgré le climat difficile.

La narration est splendide et efficiente, nous maintenant ainsi en haleine, loin de la « monotonie ambiante », jusqu'à l'inattendu aboutissement, où l'absurde du récit finit par prendre tout sens !

Cette histoire est donc avant tout une aventure psychologique dans un environnement étrangement beau mais sévère et rigoureux.

Un livre presque simple mais infaillible.

Lien : http://www.7bd.fr/2017/10/la..
Commenter  J’apprécie          130



Ont apprécié cette critique (13)voir plus




{* *}