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Critique de chambrenoire


Cette photo de Willy Ronis et qui montre Rose Zehner, syndicaliste militante, debout sur une table, haranguant ces ouvrières de l'usine Citroën est devenue célèbre dans le monde entier. Pourtant, elle avait été oubliée pendant près de quarante ans et avec elle, un pan de la lutte ouvrière de ces années-là.
Historien, Tangui Perron fait revivre ces journées de grève de 1938 et nous explique le contexte où, à la même époque se joue la guerre d'Espagne.
Très tôt, Willy Ronis s'est passionné pour la photo reportage des mouvements sociaux. C'est ainsi que pour la revue Regards il arrive « le 25 mars 1938 au matin devant l'usine Citroën, à Javel dans le 15e arrondissement de Paris. » Il prendra ce jour-là une quarantaine de clichés dont celui montrant Rose Zehner. Ce cliché, il ne le propose pas au journal, « ne disposant pas de papier assez contrasté pour le tirage d'une photo qu'il craignait sous-exposée. » Voilà comment cette photo a joué la belle au bois dormant durant 40 ans !
Willy Ronis, qui a réussi à passer le piquet de grève et à se faufiler dans l'usine, découvre un autre monde. Il « photographie un espace peuplé d'ouvrières et d'ouvriers, une organisation, les moments d'une grève avec occupation, une série de scènes et de tableaux »
L'occupation des lieux laisse du temps qu'on meuble comme on peut et le photographe a su saisir la spontanéité de ces joueurs de cartes ou de dames, des parties de foot. Les femmes, elles, tricotent, c'est ce qu'on voit sur la photo de Rose Zehner. Les clichés de Willy Ronis font office de témoignage sur le travail de ces ouvrières car la chaîne de Javel avait grand besoin de cette main-d'oeuvre féminine.
En 1981, cette image de Rose va être publiée dans l'Huma, elle sera aussi exposée à Beaubourg, image où, c'est l'auteur qui le dit, « la lumière et la scénographie ne sont pas sans rappeler le serment du jeu de paume de David ou La liberté guidant le peuple de Delacroix. Voilà comment un cliché oublié est passé à la postérité.
Illustré des photos de Willy Ronis mais aussi d'affiches de cinéma et de couvertures de la revue Regards, cet essai nous fait découvrir une période de luttes sociales.
Je remercie Les éditions de l'Atelier et Masse critique de Babelio pour la découverte et la lecture de cet ouvrage fort bien documenté de Tangui Perron.
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