AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ChanandlerBong


En tant que fan de Matthew Perry, difficile de rédiger cette critique sans être influencé par l'émotion... Cela dit je vais faire de mon mieux.

Loin de ses personnages drôles et fantasques, Matthew Perry se livre ici de manière brute, à coeur ouvert. Certains passages sont très difficiles à supporter tellement ils sont explicites ; tout est dit, dans les moindres détails. Des situations gênantes à celles complètement horrifiantes, tout est dit, tout est partagé. J'ai dû faire quelques pauses car la lecture de tout ca est dur. Derrière les rires, la gloire, se cachait en fait quelqu'un de profondément meurtri. Sa bataille contre l'addiction et contre lui-même lui aura pris toute sa vie.

Ma sympathie à l'égard de l'acteur se retrouve décuplée par la lecture de ce bouquin. Mais lire ce livre après son décès décuple la tristesse de certains passages, notamment ceux dans lesquels il dit avoir une peur terrible de la mort, ou les nombreux où il nous confie vouloir terriblement une famille. Ici aussi, le sentiment de solitude et de détresse psychologique nous est dépeint de manière violente et brute. Impossible de rester de marbre.

Ce que je regrette toutefois, c'est que Matthew reste dans son personnage. Il a toujours cette carapace de sarcasme, d'humour, qu'on adore chez lui, mais qui ici s'avère inutile. Dieu sait comme je suis fan du sarcasme de Perry, et même si j'ai dû sourire une ou deux fois, la plupart des tentatives d'humour ne sont pas nécessaires. J'aurais aimé avoir un Matthew Perry qui ne se donne plus de mal à essayer de faire rire les autres.

L'effort d'écriture est aussi poussé un peu trop loin. On sent le scénariste derrière l'auteur, cette volonté de garder une trame de fond, d'avoir des références, des running gags. Il y a une volonté de donner un sens à ces "putains d'escaliers" à répétition (alors que quasi tout bâtiment est doté d'un escalier), à cette obsession d'avoir une vue (quelle personne riche n'a pas une maison avec vue?), à son rapport aux femmes (être jeune, beau et riche rime rarement avec stabilité amoureuse). Tout est suranalysé, comme s'il voulait se justifier, ou donner du sens à chaque détail de son histoire. Mais en fait, ce n'est pas nécessaire non plus.

Malgré tout, ce livre est bouleversant et nécessaire. On connait tous quelqu'un victime d'addiction. Et on a tous ressenti l'incompréhension face à ce mal difficile à visualier. Ce récit permet de comprendre un tant soit peu les victimes. Il permet, j'en suis certain, aux victimes de ne pas se sentir seules. Mais surtout, il donne espoir en l'avenir. Car, si nous mourrons tous un jour, nous ne mourrons pas tous avec la chance d'avoir vaincu le principal combat de sa vie. Ce que je retiens de cette lecture, c'est que Matthew a gagné. Matthew a traversé ses combats, il est tombé au plus bas, il s'est relevé avec force, jusqu'à nous livrer son récit avec force et émotion. Une véritable lecon de courage et de perséverance.

Dans ce livre, il écrit qu'il ne veut pas que FRIENDS soit la première chose dont on se rappelle de lui après sa mort, il préfère qu'on se souvienne de la manière dont il a aidé les autres. Mais FRIENDS m'a aidé comme peu de thérapeutes auraient pu le faire. Et je suis loin d'être le seul. Chandler et ses copains ont occupé une grande place dans ma vie. Je parle au passé car je ne suis pas sûr d'être capable de visionner la série désormais. Cela semblera abusé pour certain, mais je sais que les fans de la série me comprendront. Merci pour tout Matthew. Bon dernier voyage non accompagné, j'espère que la vue est belle de là-haut.
Commenter  J’apprécie          168



Ont apprécié cette critique (15)voir plus




{* *}