AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Philios


Mariah Ellison, vieille dame peu amène, reçoit un curieux cadeau de Noël : un pudding du genre lourd et indigeste. Et pour cause : il renferme un boulet de canon ! Une manière originale que ce boulet pour lancer un appel à l'aide marquant, qui va décider la vieille dame à mener l'enquête sur une sombre histoire : un crime odieux non élucidé commis vingt ans plus tôt qui a bouleversé la vie d'amis très chers. Mais il n'est jamais trop tard pour agir et que justice soit faite. Mariah est un personnage ingrat, au physique comme au caractère, et c'est justement ce qui la rend authentique et attachante. A la lecture, on l'imagine en croisement de l'inspecteur Vera (série télévisée) et de Cassandra Darke (héroïne de BD). Elle est aussi courageuse et déterminée. Malheureusement, nous ne sommes pas ici chez Agatha Christie. Les ingrédients du roman sont mal mixés : les références à Noël paraissent artificielles (énième roman « de Noël » de l'auteure oblige). La révélation des traumatismes conjugaux de Mariah, épouse battue et violentée, apparaît comme une corde opportuniste en lien avec l'actualité. Une autre révélation, celle de l'assassinat par un pervers d'une de ses petites-filles, est tout autant opportuniste. Ici point de suspense, ni d'« atmosphère ». Et les personnages sont peu développés, à part Mariah. Et une narration très actuelle : vocabulaire limité et style neutre. Mais, surtout, on croit peu à cette histoire : le décès accidentel de Cullen apparaît invraisemblable. Comment se fait-il alors que la police ne soit pas intéressée aux circonstances de sa mort et n'ait pas établi qu'il s'agissait d'un meurtre ? A la fin du roman, un alibi saute et le coupable est arrêté : comment peut-on confondre et arrêter un homme sur le seul fait qu'il n'a plus l'alibi prouvant qu'il était ailleurs que sur le lieu d'un crime ? Des incohérences, des ellipses ou des facilités et un manque de densité qui font qu'on lit cette histoire, sans ennui certes, mais sans s'y investir, sans être happé par elle. Un roman « léger » à lire avec une égale légèreté. Et qu'on oubliera vite. Qui plus est, la jolie couverture du livre n'a pas de rapport avec l'histoire… hormis la neige. Léger, léger… Anne Perry écrit beaucoup trop de romans, et pas assez chaque roman. Qui trop embrasse…
Commenter  J’apprécie          00







{* *}