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Critique de Aelinel


Je ne comptais pas acheter le troisième tome tout de suite mais lorsque je l'ai vu à la Bourse aux livres de Bécherel, en Bretagne, je n'ai pas su résister. Vous le remarquez peut-être mais ce tome est un euro plus cher que les deux premiers tomes. En cause? Vingt pages supplémentaires. Mais, lorsque l'on se plonge dans l'intrigue, on comprend aisément pour quelles raisons ces vingt pages étaient nécessaires.

En 1492, Laurent le Magnifique vient de mourir. Son fils aîné Pierre prend sa succession mais le jeune homme n'a ni la prestance, ni la finesse politique de son père. Il n'est d'ailleurs pas très apprécié des habitants de Florence et le moine Savonarole exploite cette impopularité pour faire exiler la famille Médicis. Pierre se réfugie alors à Rome auprès de son frère Cardinal, Jean et de son cousin Jules.
Entre-temps, à Florence, le moine Savonarole a imposé à la ville sa vision religieuse teintée d'austérité : il fait fermer les tavernes et les bordels, interdit les signes extérieurs de richesse, fait régner la terreur grâce à son armée « d'anges » et professe contre le Pape, Alexandre VI, de la famille des Borgia. Ce dernier ne tarde pas à réagir et envoye son fils Cesare pour intriguer. Et quels meilleurs alliés que les Médicis exilés?

Vous l'aurez compris à la lecture de mon résumé « maison », l'intrigue est plutôt dense et elle concerne jusque là seulement les quinze premières pages de ce tome! Et c'est là que se situe l'exploit d'Olivier Pérù : rendre simple et explicite des évènements historiques qui ne le sont pas de prime abord. On est d'accord, il nous livre SA version de l'Histoire dans laquelle la famille des Médicis prend, un bien plus grand rôle qu'elle n'a eu en réalité. Mais, qu'importe! Je pense que c'est plutôt bien amené.

Si ce tome est à l'origine consacré à Jules, le futur pape Clément VII, je trouve que ce personnage reste en retrait une bonne partie de l'intrigue. Il est même quasiment relayé en personnage secondaire au profit de deux autres fortes personnalités : Cesare Borgia et Machiavel.
– Pour Cesare, ma vision ne colle pas forcément avec celle d'Olivier Pérù. En effet, je ne crois pas une seconde à la liaison incestueuse entre Cesare et sa soeur Lucrèce : je pense qu'il s'agit d'une fable inventée par les détracteurs du Pape pour discréditer la famille Borgia. de plus, il n'existe également aucune preuve que Cesare ait tué son frère aîné, Juan même si à l'époque des soupçons ont pesé sur lui car l'inimitié entre les deux était connue. En revanche, il est certain que Cesare était un homme très intelligent mais aussi brutal et violent qui sous couvert de maintenir l'autorité de l'Eglise, en a profité pour guerroyer et agrandir par la force, les États Pontificaux.
– C'est d'ailleurs dans ce contexte que Machiavel a rencontré le fils du Pape. Envoyé par Florence, il devait négocier avec lui pour qu'il épargne la ville. le portrait esquissé par Olivier Pérù me semble plutôt proche de la vérité : un homme intriguant dans l'ombre, rusé, habile, fin diplomate et usant de duplicité. C'est d'ailleurs cet aspect de sa personnalité qui donnera plus tard le « machiavélisme ». Et sa relégation de ses fonctions de diplomate à partir de 1513 coïncide aussi avec le retour des Médicis à Florence. Cette traversée du désert lui permet alors de se consacrer à son chef d'oeuvre le plus connu : l'essai politique le Prince.

Au niveau des dessins, les illustrateurs ont changé par rapport aux deux premiers tomes. Cela m'a un peu perturbé au début, notamment pour le personnage de Machiavel car il est différent du tome sur Laurent le Magnifique. Mais, là encore, le choix de se conformer au physique des personnages historiques, a été maintenu.

En conclusion, j'ai beaucoup apprécié ce troisième tome dédié à Jules Médicis. Si l'on peut regretter que ce personnage ait été relégué au second plan face à deux personnalités hors normes que sont Machiavel et Cesare Borgia, Jules tire néanmoins son épingle du jeu et surprend le lecteur dans les dernières pages. de plus, si je ne m'accorde pas avec certains choix scénaristiques d'Olivier Pérù, sa manière de résumer les événements historiques est tout à fait remarquable. Pour ma part, j'arrêterai la série des Médicis avec ce troisième tome car avec Jules, s'achève aussi la période de la Renaissance italienne et j'avoue que le quatrième tome consacré à Cosme Ier m'intéresse beaucoup moins.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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