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Critique de celosie77


C'est le tome le plus sombre de la série, dans tous les sens du terme.
Nous assistons dès les premières pages au meurtre d'Alexandre de Médicis, jeune duc de Florence qui mène une vie de libertinage et de débauche. L'assassin n'est autre que son propre cousin, Lorenzino de Médicis, dit Lorenzaccio. C'est ensuite un autre de leurs cousins, Cosme 1er de Toscane qui sera placé à la tête de la ville à l'âge de 18 ans par les conseillers du duché qui pensaient pouvoir facilement le manipuler.
Par flashback nous découvrons effectivement un jeune garçon doux, humble, très intelligent, et totalement dénué d'ambition... mais évidemment ce n'était qu'une façade et Cosme va se révéler un dirigeant calculateur, intransigeant et cruel.
Dès les premiers instants de son accession au pouvoir, Cosme élimine une bonne partie de ses rivaux, sans aucun état d'âme. Mais au fil de l'album, nous découvrons que ce tyran a aussi ses démons, ses doutes et ses angoisses, qu'il partage uniquement avec son épouse Eléonore.
L'un de ses démons est Lorenzaccio, le cousin aimé et haï, qu'il n'aura de cesse que de poursuivre et de menacer.
Ce quatrième tome est assez différent des précédents : il s'éloigne de la fresque historique et se rapproche de la tragédie. Cosme et Lorenzaccio sont ici de véritables personnages de fiction, et leurs actions, leurs rencontres, et leurs dialogues sont très théâtralisés.
Cosme aime se mettre en scène, il joue un rôle qu'il s'est créé et il semble parfois fléchir sous le poids de son destin, mais il se ressaisi toujours. C'est un personnage complexe et intéressant, à la limite de la folie, mais on ne le comprend pas et on éprouve aucune empathie pour lui.
Les décors sont de moins en moins détaillés, on a parfois même simplement un fond sur lequel se détachent les silhouettes, de plus en plus épurées au fil de l'album. le dessinateur s'est surtout attaché à rendre des contrastes ombres / lumière, ce qui renforce l'aspect théâtral. Il y a plusieurs flashbacks, qui sont quant à eux traités dans des tons sépia et une ambiance romantique et qui concernent la jeunesse de Cosme, de Lorenzaccio et de leur cousine Catherine de Médicis.
L'album est presque totalement centré sur le couple Cosme / Lorenzaccio, et on ne parle plus guère de Florence ni de ses artistes. On évoque à peine les transformations effectuées par Cosme et qui lui permirent d'être apprécié du peuple malgré la terreur qu'il inspirait.
Une oeuvre plutôt réussie, à lire comme une tragédie et non comme un document historique.

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