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Critique de Walden-88


Ermites dans la Taïga est plus qu'un simple récit de voyage ou un témoignage c'est un récit de vie ! La vie des Lykov, une famille de vieux-croyants retirée dans la Taïga depuis les années 1930. Ils vivent dans une petite isba forestière, proche de la rivière Abakan, à 250 kilomètres de la première habitation. Ce n'est qu'en 1978, qu'un groupe de géologue va découvrir par hasard la petite communauté et rompre leur isolement total.

C'est ainsi que commencent les premiers contacts entre les Lykov et les hommes du "siècle". Les géologues, dont la base se situe à 15 kilomètres de l'habitation de la famille, font partie des rares personnes à côtoyer les Lykov qui vivent en complète autarcie. Parmi ces privilégiés, il y a un journaliste moscovite, Vassili Peskov, qui au fil des visites, apprend à connaître les membres de la famille (surtout Karp Ossipovitch, le père, qui à 80 ans et sa plus jeune fille, Agafia, qui a 39 ans; seuls survivants des rudes hivers de la Taïga) et les visite une fois par an.

Ce qui est intéressant dans ces chroniques de la famille Lykov, c'est la relation qui va s'établir avec les hommes, les relations d'amitié qui vont naître. Certains des enfants comme Agafia n'avait jamais vu d'autres personnes qui ne soient pas de sa famille. Les visiteurs leur apportent des cadeaux. le vieux et sa fille font un tri méticuleux parmi les présents, au début, ils refusent toute nourriture à l'exception du sel. Certains cadeaux comme des outils, des vêtements sont accueillis avec joie mais d'autres font l'objet d'un refus catégorique. Karp et Agafia répondent en coeur : " ça nous est défendu", où quand on les met devant le fait accompli, ils disent : "comme il plaira à Dieu". Il est surprenant de voir comment cette famille de six personnes a pu survivre dans un environnement aussi hostile avec si peu de moyens et de confort. Ils vivent comme dans la Russie de Pierre le Grand. Leur nourriture est basique et provient de leur potager (beaucoup de pommes de terres), d'un peu de chasse, de pêche et de tout ce que leur offre la Taïga (cônes de cèdres, des baies...)

On se prend d'affection pour ce vieil homme et sa fille, qui ont une foi et une dévotion à toute épreuve. Mais surtout on ne peut être qu'en admiration devant ce petit bout de femme qu'est Agafia, son courage et sa gentillesse en font une personne remarquable, qui ne cesse de se construire et de grandir au fil des ans grâce aux contacts avec les hommes. Pour conclure et pour illustrer sa force de caractère, je citerai cette phrase de Peskov : "Elle écoute tout le monde, mais prend seule sa décision en s'en remettant uniquement à sa conception des choses".

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