Super roman policier. On sent la plume du professionnel derrière ces lignes et ça fait toute la différence. Haletant, addictif. On ne lâche pas facilement ce livre et on regrette de le terminer.
A recommander.
Dans la vie, il y a toujours quelqu’un pour te faire payer ta dette, et ce n'est pas forcément la personne à laquelle on s'attend...
De toute facon, il n'y a pas de retraité, dans mon monde, il n'y a que des prisonniers et des morts.
Bruxelles est désormais en état de siège. Des sirènes de police résonnent dans les rues et des lumières bleues éclairent par intermittence les façades des immeubles. Le procureur du roi vient de le contacter pour lui remettre un coup de pression.
Par les monts et les vaux je m’en vais en ermite
Nul ne doit déchiffrer le secret de mes fuites
Car celui qui découvre une piste inédite
Qui mène à mes sommets bientôt m’en précipite
Il fallait faire payer tout cela à la seule pièce faible du dispositif de la Gestapo, celui qui leur avait prêté main-forte contre récompense assurément, les trente deniers de Judas. Boucard ! Oui, l’infâme Boucard ! Le cagoulard, l’ancien proxénète, le raciste patenté à la botte des Darquier de Pellepoix et des « têtes de mort » ! Boucard, cette grotesque caricature des futurs profiteurs de la collaboration extrême qui s’annonçait.
Bruxelles est désormais en état de siège. Des sirènes de police résonnent dans les rues et des lumières bleues éclairent par intermittence les façades des immeubles. Le procureur du roi vient de le contacter pour lui remettre un coup de pression. Il a cru bon d’ajouter : « Je ne veux surtout pas de fuite dans la presse, nous devons être irréprochables ! » La remarque a fait sourire le directeur qui s’est retenu de lui répondre que les fuites ne sont pas l’apanage de la police et que les magistrats eux-mêmes y sont en fait rarement étrangers. Mais qu’importe, il est trop fatigué pour relever le gant et, surtout, il a passé l’âge. Les postures et l’hypocrisie ne l’amusent plus depuis un moment.
Il en est là de ses réflexions quand le téléphone sonne de nouveau. Cette fois, c’est un conseiller du cabinet qui l’avertit « amicalement » que le ministre suit en personne le dossier et qu’on attend de lui des résultats le plus vite possible… Comme s’il fallait le lui rappeler, comme s’il n’avait pas hâte, lui aussi, d’arrêter les coupables ! Et voilà, maintenant, il est bougon. Il déteste les tire-au-flanc, mais plus encore les « lapins de corridor », ces individus qui hantent les bureaux de la très haute administration et ignorent totalement la réalité du terrain tout en se permettant de donner des conseils à la terre entière.
Et toujours ce maudit téléphone. Cette fois, c’est le directeur général de la police, son supérieur direct. Paul Van Erste se saisit prestement du combiné, il serait contre-productif de faire patienter celui que tout le monde ici surnomme « la voix qui tue ».
Le sang sur les mains ne se lave pas facilement.
Un interrogatoire, c’est comme un accouchement plus ou moins long et douloureux . C’est un moment psychologique. Une confrontation que vous devez absolument avoir préparée.
Mais une chose est sûre ,la mémoire n’est jamais l’exact reflet de la réalité.