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Critique de Julitlesmots


Cela fait un moment que j'ai terminé ce livre, mais je n'avais pas pris le temps de vous en parler. J'avais besoin certainement de poser mes mots.

Laurent Petitmangin imagine une intrigue aux ramifications multiples, avec à la fois un récit introspectif, mais aussi un monde post catastrophe nucléaire, un genre d'anticipation mais bien ancré dans la réalité.

Sous couvert d'évoquer une catastrophe, l'auteur aborde des thématiques très actuelles notamment sur l'utilisation du nucléaire mais aussi sur l'être humain. Là où d'autres auteurs explorent la part sombre qui ressurgit en l'être humain, lui imagine une continuité de la vie avec les travers bien actuels dans un monde en perdition.

Un monde enclavé, dans ce petit village, où une poignée d'irréductibles bien trop attachés à leurs souvenirs, restent. Car partir c'est perdre une partie de soi, c'est oublier, c'est tourner la page. le plus dur n'étant pas de partir, mais bien d'oublier tout un pan qui les aura soudés et parfois construits. Alors, ils restent, s'habituent, s'aiment et continuent à s'aimer, malgré la douleur…

Une résilience à toute épreuve, un avenir incertain, mais vivant au sein de la nature qui reprend ses droits. Ailleurs, la vie a continué, mais chez eux la vie est comme un rêve, elle oscille entre désirs et désillusion, fortement ancrée dans cette terre, rendue infertile, empoisonnée par la grâce de l'Homme.

Ils ont oublié la vie, mais la vie se charge de se rappeler à eux, se charge de leur dire que la vie est ailleurs. Pourtant les choix ne sont pas simples…

Rien dans Les terres animales ne permet de situer la temporalité ou le lieu, ce qui permet à chaque lecteur de s'approprier pleinement le récit et de la transposer à son quotidien et même si l'idée d'une catastrophe nucléaire peut sembler convenue, et peut-être moins nous faire peur, car usée jusqu'à la corde, ici l'auteur s'attarde sur l'humain beaucoup plus que la catastrophe en elle-même.

Et c'est ce qui rend le récit lumineux, malgré cette noirceur sourde. Les personnages sont bien ancrés dans la réalité avec une psychologie propre, ordinaire et ça fait froid dans le dos. L'entraide est le coeur de la réussite et c'est, en substance le message que l'auteur nous laisse, tout en usant d'une plume poétique matinée d'émotion et d'une beauté saisissante à l'image de cette nature qui reprend ses droits.

Ne vous attendez pas à un rythme de folie, ni à un page turner. Non pas que ce ne soit pas un bon livre, bien au contraire ! C'est un livre qui prend son temps, pour laisser le temps au lecteur de s'imprégner, mais dont chaque ligne lue, chaque page tournée, amène à la seule solution possible. Rester c'est se résigner à mourir à petit feu, mais partir c'est s'ouvrir à la vie et perdre une partie de soi….


Lien : https://julitlesmots.com/202..
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