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Critique de Sharon


Merci aux éditions Eaux troubles et à Netgalley pour leur confiance.
Je commencerai par un avertissement : ce livre est à réserver à un public averti. Si les romans de MC Beaton et de Julia Chapman représentent déjà pour vous ce qui peut se faire de pire en matière de violence et de sexualité, je vous invite à passer votre chemin. C'est dit.
Je tiens à dire tout de suite que j'ai beaucoup apprécié la lecture de ce livre, que j'ai aimé passer du temps avec Rachida Achouri devenue Stella Finck, par la grâce de la DGSI. Pourquoi le dis-je tout de suite ? Parce que je sens que ce roman ne plaira pas à tout le monde, que même certaines pourraient dire que ce roman est scandaleux. Pourquoi ? Analysons (en fait, j'analyse toute seule comme une grande, faisant les demandes et les réponses).
Rachida a la gâchette facile, et au lieu de libérer Yvon Dessuther (toute ressemblance avec des hommes politiques français racistes n'est certainement pas fortuite), elle le tue à l'insu de son plein gré. Bavure ? Oui, et tellement grosse qu'elle ne peut pas vraiment être dissimulée. Par conséquent, c'est Rachida qui est effacée, et qui est recrutée par la DGSI. Nous suivrons toujours Rachida, nous serons toujours avec elle, et… elle en bavera. Elle gardera toujours son franc parler, quoi qu'il lui arrive. Parce qu'il faut bien se rendre compte d'une chose, les violences faites aux femmes, quoi qu'en disent certains hommes politiques, sont une réalité, et tout n'est pas mis en oeuvre pour y mettre fin.

Oui, j'avance plus loin dans le récit, je pense presque au dénouement, il faut bien le dire. Des femmes peuvent disparaître sans que personne ne s'en soucie. Des hommes peuvent abuser des femmes le plus normalement du monde. Je ne sais pas si ceux qui ont lu ce livre ont pensé eux aussi à Nikita, le film de Luc Besson, dans lequel une autre identité est offerte à l'héroïne. Nous ne sommes pas dans du glamour ici, et le service de la France est bien dégueulasse : sûreté de l'Etat, que de crimes on commet en ton nom.
Le roman nous renvoie aussi à l'époque où dire « Je suis Charlie », où apprécier la police était évident. Rachida en fait le constat : sur le terrain, cela n'a pas duré longtemps, certains faisant un amalgame ultra-rapide entre terroriste et policier dont la peau n'a pas la blancheur de la craie. A l'heure où j'écris ces lignes, j'ai l'impression que le racisme est de plus en plus décomplexée dans notre société. J'aimerai vraiment me fourvoyer en écrivant ceci.
Alors… les lecteurs auront le droit de ne pas aimer, ils pourront être choqués par la couverture offert à Stella, se disant que jamais on n'aurait proposé à un homme de devenir escort boy ou star du porno. C'est bien là toute la différence de traitement qui peut avoir lieu entre un homme et une femme. Pour ma part, j'ai aimé cette lecture, son cynisme, sa lucidité aussi, sur ce qu'il lui arrive.
J'espère bien une suite à ses aventures.
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