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Critique de LambertValerie


Katja Petrowskaja nous livre avec ce roman une passionnante quête identitaire, de celles qui déterminent une vie, de celles qui donnent un sens à une vie.
Katja Petrowskaja est ukrainienne, née à Kiew dans une famille juive. Mais ses origines sont complexes, sa famille ancestrale est polonaise et ses ancêtres sont atypiques, pour la plupart ils ont été des enseignants pour les sourds-muets dans toute l'Europe de la Mitteleuropa.
Lorsque Katja Petrowskaja entreprend d'écrire ce roman, elle a 44 ans, presque une moitié de vie. Elle vit alors en Allemagne qu'elle a adoptée par amour.

Son récit est fascinant et saisissant, l'idée est de dévoiler les zones d'ombres de sa famille intimement liées à différents pays dont certains ont disparu comme l'Union soviétique , l'Ukraine, la Pologne et l'Autriche.
Pour cela, elle tente de remonter le cours du temps, notamment cette période soviétique qu'elle a bien connue puisqu'elle a été soviétique elle-même et d'ailleurs elle a une vision très pertinente de ce que fut le communisme soviétique pour l'enfant qu'elle était alors.
Kiev est au coeur de son histoire personnelle puisque c'est sa ville natale. Elle nous en parle avec nostalgie mais aussi avec beaucoup de lucidité notamment lors de l'évocation de l'extermination des juifs de Kiev à Babi Yar.
Peut-être Esther, le titre du roman évoque le prénom "possible" de son arrière grande-mère, une femme appelée "Babouchka par son père et nommé mère par ses enfants, de ce fait, on n'a jamais su quel était son prénom réellement et son destin tragique qui la certainement contrainte à rejoindre la mort à Babi Yar.
La quête identitaire de Katja Petrowskaja est personnelle et en même temps universelle.
Combien d'êtres humains au sortir de la deuxième guerre mondiale ont perdu leur identité ?
Ont parcouru des listes, des pays en quête de leurs familles, de leurs origines, de leur destin tragique ?
C'est cela qui m'a beaucoup touchée dans ce roman.
J'ai beaucoup aimé aussi l'écriture de Katja Petrowskaja, douce, lucide, avec un humour parfois acide, une nostalgie de ce qui n'est plus ou de ce qu'on a perdu sans savoir exactement quoi.

Un roman qui marque, qui mérite amplement le détour d'une lecture.
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