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Critique de OhReally


Un essai que j'ai trouvé intéressant malgré quelques faiblesses. Et que je considère malgré tout indispensable, d'une certaine manière.

Le livre se découpe en deux parties.

Dans la première partie, Lucile Peytavin nous explique ce qu'est la masculinité toxique, la virilité, et surtout comment elle se construit, s'intériorise et comment elle est acceptée par la société, dont nous faisons toutes et tous partie, comme étant un comportement normal, et comment elle est perpétuée à travers une éducation genrée (consciente ou non) qui commence même pendant la grossesse.
M'intéressant aux question féministes depuis plus de 25 ans maintenant, je n'ai pas appris grand-chose dans cette partie, parce qu'on y est fatalement et plus ou moins rapidement confronté.es dès que l'on se penche sur ces sujets.
Ce qui ne veut pas dire que c'était inutile ou inintéressant. Bien au contraire.
Pour celles et ceux dans mon cas, c'était une bonne piqûre de rappel, et un moyen d'ajouter de l'eau à notre moulin. Ainsi que des chiffres et des sources à nos arguments, puisque l'autrice s'appuie sur des études statistiques et scientifiques que l'on peut, à notre tour, consulter, éplucher, fouiller, étudier, et réutiliser par la suite.
On n'est jamais trop armé.es dans ce combat.
Et pour celles et ceux qui ne savaient pas encore, c'est un bon moyen de prendre conscience de toutes ces problématiques (à condition de ne pas se fermer et rejeter en bloc ce qui remet en question nos comportements et nos privilèges... Et à lire certaines critiques, c'est manifestement loin d'être gagné pour tout le monde).
Oui nos sociétés sont fondées sur un déséquilibre où une moitié de la population domine l'autre moitié, c'est un fait, qui a été documenté, étudié, prouvé. Et on peut en trouver dans ce livre un bon échantillon, éclairant, pertinent et très utile. Que ça plaise ou non à la moitié dominante n'a pas d'importance ni aucune pertinence.

La deuxième partie est un peu plus fastidieuse à lire, et m'a un peu moins convaincue.
D'abord parce que je n'ai pas besoin qu'on me parle d'argent pour que je prenne conscience du problème. Mais ça c'est tout personnel.
Ensuite parce que j'ai trouvé certains calculs et certaines méthodes (sur le choix des chiffres utilisés dans ces formules notamment) un peu bancals, et peu convaincants. Ce qui est dommage, puisque c'est exactement ce qu'attendent les ouin-ouin, qui n'hésitent pas une seule seconde à s'emparer de ces faiblesses pour hurler à l'injustice et au parti pris de l'autrice.
Alors euh comment dire... Pour l'injustice, j'en rirais si c'était pas aussi grave de sortir une énormité pareille (mais le retournement de situation pour se positionner en victime quand on fait partie de la classe dominante de la société ce n'est malheureusement pas nouveau).
Quant au parti pris.. Évidemment que c'en est un. Je rappelle que c'est un essai, pas un traité. Je vous conseille donc d'aller revoir la définition de l'essai (et du traité par la même occasion), puisqu'apparemment il faut recommencer du début et reposer les bases...
Donc à quel moment, avec un titre pareil et une autrice avec un parcours tel que le sien, certains ont pu s'attendre à un ouvrage mathématique précis et sans défaut, ça me dépasse.
A aucun moment son but n'a été de sortir le traité du coût de la virilité, ni de le faire paraître dans une revue scientifique mathématique.
D'ailleurs, Lucile Peytavin le dit elle-même, noir sur blanc dans le prologue : « La virilité, en tant que construction sociale, est donc la véritable cible de cet essai. »


En résumé, c'est un essai qui s'appuie sur des sources partagées pour montrer à quel point la virilité comme concept social mais également comme réalité sociétale a un impact, entre autres, pécuniaire totalement délétère, sur chacun d'entre nous au quotidien, femmes et hommes, mais aussi sur la société dans son ensemble.
A lire absolument si vous vous intéressez à ces sujets et problématiques socioculturels.
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