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Critique de belette2911


À ma gauche, un mètre quatre-vingt-quinze de bêtise crasse pour cent dix kilos de vie de merde, triple champion du monde de la lose intégrale, j'ai nommé Roy le cabossé !

À ma droite, un mètre vingt-deux de vide sous cellophane, trente-trois kilos de viande molle, j'ai nommé Guillemette la Trépassée !

Toujours aussi sympa dans ses présentations, le Martino !

À quoi pourrait-on comparer ce roman noir lumineux ? À l'histoire de la Belle et de la Bête ! Sauf qu'ici, les deux personnages - Roy et Guillemette - se sont rencontrés via un site de rencontre, qu'ils couchent ensemble le premier soir, que leur première nuit est ponctuée d'orgasmes multiples et qu'ensuite, au lieu d'une histoire d'amour banale, ils seront en cavale. Mais toujours avec du sexe ! Bref, pas un Disney !

La Belle, c'est Guillemette, c'est une luciole, une petite femme fragile, que la vie n'a pas épargnée non plus. La Bête, le Minotaure, c'est Roy, encore plus cabossé par la vie, à croire que le Bon Dieu l'a oublié quand il distribuait les jolies tronches de bébé à la naissance.

Eux deux, c'est la môme Piaf et son boxeur Marcel Cerdan, sauf que notre ancien boxeur à nous, il fait presque 2 mètres et qu'il est bâti comme une armoire à glace normande, avec le caractère bouillant d'un volcan en éruption.

Beaucoup d'émotions dans ce livre ! C'est brut de décoffrage, l'auteur a un style qui n'appartiendra qu'à lui, mais dont il a dû emprunter à d'autres, ceux qui écrivent en maniant l'art de la métaphore à la truelle.

Ne cherchez pas de grandes envolées lyriques, vous n'en trouverez point. Ici, on aurait plus un côté Tontons Flingueurs dans les pensées des personnages ou dans les images utilisées par l'auteur pour nous décrire une situation ou une personne. La violence en plus parce qu'ici, messieurs, dames, on ne fait pas de la dentelle non plus.

Certes, on me dira que dans les réparties, ce n'est pas la Comédie Française ! Je le sais, l'auteur l'avoue lui-même dans son roman.

Sûr que quand un type te dit qu'il peut déchirer le cul de ta femme avec un fer à souder, tu sens bien que pour la politesse, tu repasseras ! Chez les Bisounours, ça détonnerait, ça te scandaliserait la mère ménagère de moins de 30 ans, mais ici, nous sommes avec des truands et il ne sortira pas des papillons arc-en-ciel de leur flingues !

Ici, les répliques, c'est pas du flamby, c'est même pas du Nain Agité, c'est des répliques au cordeau, à la Vlad P., en moins diplomate et en plus pire, c'est te dire que certains ont des flingues de concours et la puissance de feu d'un croiseur.

Mais c'est aussi une histoire d'amour improbable, des rencontres que tu ne ferais pas en une vie, des personnages tellement atypiques et des situations folles que certains pourraient dire que c'est exagéré. Mais non, ça ne l'est pas dans ce roman noir !

Et dans toute cette noirceur, il y a aussi du magique avec Lou, Bobby le prof de boxe homo, Mademoiselle Solange de la biblio, Rita la pute qui faisait dans l'humanitaire du cul, René le niaouké tout ridé, Iris l'aveugle, Berthe dite mamie Luger, sa luciole Guillemette et la petite Lili.

Des rencontres belles, des histoires qui nous font fondre, puis qui étreignent notre petit coeur. Des rencontres qui ont façonnées notre Minotaure Roy tel qu'il est. Des gens qui lui ont tendu la main, faisant fi de sa trogne de tomate écrasée.

Un personnage central de Roy que l'on devrait craindre, que l'on devrait ne pas aimer, un anti-héros total, mais un homme que l'on apprécie au fur et à mesure et que l'on suivrait jusqu'au bout du monde, parce que sous l'armure, bat aussi un coeur, cabossé lui aussi, mais un coeur.

Un grand coup de coeur !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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