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Critique de titoune613


J'avais pas lu 10 pages que déjà éclaté de rire 3 fois, pas grave, m'en fous, suis seule dans mon lit avec mon bouquin, bon y'a bien le chat qui me jette un regard méprisant, quelque peu inquiet de la santé mentale de cet humain qui l'a choisi, ou qu'il a choisi, on sait jamais trop avec ces bestiaux là.
Berthe, 102 ans, Mamie Luger, comment une petite mère du fin fond du Cantal s'est retrouvée en possession d'un Luger, vous le verrez dans le livre. Berthe donc qui ce jour là ne dégaine pas le Luger mais la 22 et canarde les flics dans sa cour décrochant ainsi le titre de doyenne des Français en garde à vue.
Et elle va causer Berthe, déballer sa vie à cet inspecteur partagé entre agacement et attendrissement parce que Berthe, elle a beau avoir un sacré paquet de squelettes dans le placard, enfin plutôt dans le sol de sa cave, sa vie est marquée par les tragédies et la violence des hommes.
Là où De Beauvoir écrit, Berthe elle sort flingue et pelle, une version plus radicale du féminisme mais redoutablement efficace.
On oscille entre rire et larmes, le rire pour cette mamie qui se laisse pas emmerder (autant utiliser un mot d'actualité), à la verve caustique et à l'humour décapant, femme libre avant l'heure et dotée d'un sens aigu de la justice (comme elle dira si bien à l'inspecteur chargé de son interrogatoire: "il y a la loi et il y a la justice")
Les larmes pour ce chemin de croix que fut sa vie, il nous épargne pas Philippon, on la croit enfin sauvée Berthe, c'est bon on souffle, enfin c'est fini, elle en a assez vu Berthe, ce bonheur qu'elle vient de trouver, ça fait un moment qu'on l'attend et qu'on lui souhaite et ben non, faut que ça se termine en épouvantable drame, faut pas être suicidaire avant de lire un Philippon, j'vous l'dit!
Justice, vengeance, féminisme, violence des hommes, violence des Hommes, intolérance, racisme, esprits étriqués des fin fonds de campagnes arriérées, bon ça se passe dans un petit bled près de Saint Flour et une branche de ma famille maternelle est d'un petit bled près de Saint Flour mais je te pardonne Benoît Philippon, tu m'as fait rire et émue avec ton roman et je continuerai de te lire puis un homme qui prend aussi bien la défense des femmes, ça fait du bien, tu peux même passer boire le café, c'est promis je laisserai le Luger dans le tiroir.
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