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Critique de Borntobealivre


De pair avec Germaine Everling, Luc-Henri Mercié s'est lancé le défi de mettre un peu de cohérence dans le joyeux désordre qu'était Caravansérail. Et quel défi... !

A travers cette oeuvre, que l'on peut considérer comme un véritable manifesto, Picabia s'est en effet appliqué à traiter aussi bien de sujets qui le mettaient en rage que de sujets qui le passionnaient : le jeu, l'amour, l'argent, la critique d'art, l'éducation et la politique se voient tour à tour magnifiés puis stigmatisés. La première impression de "pêle-mêle" donnée par une première lecture disparaît très vite au profit d'une cohérence certaine : d'un chapitre à l'autre, on retombe toujours sur un fil conducteur sur lequel de gracieux personnages tiennent tels des funambules. On se prend vite au jeu, bon gré, mal gré, ne cherchant plus à distinguer le vrai du faux, le réel de l'imaginaire, l'avéré du fantasmé.

Tout au long du livre, on assiste avec plaisir et amusement à un défilé de célébrités, toutes plus excentriques les unes que les autres - on croise Man Ray au détour d'une page, faisons la rencontre de Marcel Duchamp au coeur d'une ligne -, à un mélange subtil des tonalités, le tout exprimé dans un style libre, alerte et bigrement ironique. Certaines répliques font sourire, d'autres, rire franchement. Aucun doute, l'absurde est au rendez-vous !

J'ai passé un très bon moment aux côtés des surréalistes et des ambassadeurs du dada. J'ai été séduite par le narrateur, touchée par l'incompris qu'était Lareincay. L'idée de mise en abîme m'a plue également, avec la lecture des oeuvres de cet écrivain en soif de reconnaissance, dont le thème et le style tranchaient radicalement avec le récit cadre.

Défi relevé avec brio donc !
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