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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Depuis la mort de Picasso, beaucoup de vrais traits de caractère de ce monstre sacré ont été découverts et je pense que le récit de Marina, bien que subjectif, contient une grande part de vérité.
Que de souffrances a dû endurer sa famille, ultra complexe du fait des nombreuses femmes et enfants légitimes ou illégitimes
qui ont fait partie de sa vie.
On peut ainsi se demander comment un homme qui avait adulé son fils enfant a pu le rejeter adulte en lui interdisant d'exercer les métiers qu'il aurait aimé exercer, en le traitant comme un serviteur.
Avait-il peur qu'il lui fasse de l'ombre?
Il n'y avait peut-être de place que pour un seul Picasso.
Vraisemblablement, ses passions ne permettaient pas à Picasso d'aimer autrui.
Seul lui pouvait l'être, tout en dédaignant ceux qui tentaient de lui manifester un peu de tendresse.
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Marina Picasso après de longues années d'analyse pour guérir d'une douleur étouffée depuis l'enfance, fait dans ce récit un retour sur son passé tragique. Bien évidemment, les détracteurs pourront en dire qu'il s'agit là d'une affaire de famille et qu'il y a là un petit côté malsain à regarder par le trou de la serrure ; mais il me semble que ce récit, hors le fait qu'il lui a été dicté sans doute à dessein d'exorcisme supplémentaire pour elle, doit être regardé avec distance. Bien sûr son témoignage est bouleversant, et le premier mouvement est de prendre partie : « quel sale type quand même ! » car quoi de plus terrible et choquant que la détresse d'un enfant qui cherche désespérément sa part d'amour... Bien sûr certains passages vous coupent le souffle et forcent l'incrédulité sinon la colère devant tant de cruauté :" - Monseigneur ne veut pas qu'on l'ennuie.Tête basse, nous rebroussions chemin. Grand-père appartenait aux autres. Il n'était pas pour nous.Nous n'arrivions pas à comprendre pourquoi tant de gens l'admiraient. A t-on le droit d'admirer une personne qui refuse sa porte à des enfants ?"
Mais petit à petit, Marina pose et se pose, au fil de son analyse, les vraies questions : "Les créateurs ont-ils le droit d'engloutir et de désespérer tout ceux qui les approchent ? Leur quête d'absolu doit-elle passer par une implacable volonté de puissance ? Leur oeuvre, fût-elle lumineuse, mérite-t-elle un aussi grand sacrifice de vies humaines ?"
Voilà me semble-t-il toute la question que pose ce récit.

Et, comme l'avait prédit le maître: «Quand je mourrai, ce sera le naufrage; beaucoup seront aspirés par le tourbillon»
Effectivement, Pablito le frère de Marina s'est suicidé deux mois après les obsèques de Picasso. Leur père est mort de son alcoolisme peu de temps après. Parmi les compagnes de Picasso, Marie-Thérèse Walter s'est pendue en 1977 et Jacqueline Roque sa deuxième épouse s'est tiré une balle dans la tête en 1986. Dora Maar est morte dans la misère au milieu des toiles de Picasso qu'elle refusait de vendre afin de garder pour elle seule sa présence. C'est beaucoup de dégâts j'ai envie d'ajouter à la gloire d'un seul homme !

Mais malgré tout, malgré autant de souffrance et peut être à cause de tant de souffrances, Marina un peu réconciliée avec son passé à pu prendre la mesure des parts de chacun dans son histoire et sinon pardonner, du moins laisser à son grand père celle qui lui revient : “A travers le prisme de mon père, il était méprisant et avare. A travers celui de ma mère , il était pervers et insensible. Jacqueline, avec ses “Monseigneur”, nous assénait le coup de grâce. ... Nourrie de cette légende, je l'ai longtemps tenu pour seul responsable de notre détresse.” .... Aujourd'hui – et c'est pour cette raison que j'ai voulu ce livre- je découvre que mon grand-père nous a été volé. Alors que nous aurions pu glisser librement dans sa vie..."
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Je me souviens d'avoir passé un moment désagréable à la lecture de ce livre. J'ai eu l'impression d'assister au procès de Picasso qui avait l'air d'être un salaud (n'ayons pas peur des mots) mais cette intrusion dans une famille m'a mis quelque peu mal à l'aise.

On ressent le malheur et l'angoisse de cette femme qui est la petite fille du peintre, j'ai bien compris le rôle destructeur de ce grand-père dans la famille, qui ne levait pas le petit doigt et laissait crever de faim son enfant et ses petits-enfants... le fils de Picasso était considéré comme un moins que rien aux yeux de cet artiste nombriliste et prétentieux, un fils indigne. Il ne s'est finalement jamais intéressé à lui, ni à son petit-fils (qui se suicidera), ni à sa petite-fille qui recherchaient tous son amour. Cet homme adulé de tous n'éprouvait que peu (ou pas) d'amour pour ses proches qui en ont souffert énormément.

Je ne sais pas ce que cette femme cherche réellement à mettre en lumière à travers ce livre : la difficulté de vivre lorsqu'on est la descendance d'un artiste aussi célèbre et nombriliste ? Cherche-t-elle à mettre en garde contre les perversions et les souffrances qu'engendrent la célébrité et l'adoration ? Ou est-ce pour elle la meilleure thérapie pour avancer et tourner une page définitive sur ce passé douloureux ?
Je dois bien avouer que je ne sais pas très bien ... nul besoin d'être célèbre pour briser des vies lorsque celles-ci veulent tant être reliées à la notre et dont on se désintéresse totalement. La célébrité de Picasso, tellement mise en avant ici, ne permettra sans doute pas de le faire comprendre à la majorité.
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J'ai beaucoup aimé ce livre, témoignage sobre, pudique et pourtant plein de souffrance et de ressenti. C'est le revers de la médaille, la face cachée et sombre de la légende Picasso. On ne sent pourtant ni colère, ni haine dans les propos de Marina Picasso, seulement beaucoup de souffrances et de blessures que le temps est venu atténuer, si n'est cicatriser, au terme d'une longue analyse. On est surtout émus par la rage de vivre et de survivre à ce génie tyrannique qu'était Picasso, rage que ni son père Paulo ni son frère Pablito n'ont eu pour les sauver.
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Intéressant de voir le personnage de Picasso sous un autre jour. le récit de l'auteure est touchant et émouvant. En revanche l'image qui ressort de l'artiste est décevante. Que de malheurs pour une même famille. Sa petite-fille fini sur une touche positive sur l'image qu'elle avait de son grand-père.
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