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Critique de MonsieurLoup


Électrum, Airain, Tellure.

Si le roman est présenté comme se déroulant dans le même univers que Chromatopia, il en est surtout sa suite. Si vous souhaitiez donc lire un jour ce premier tome, faites-le de préférence avant Robustia, l'autrice revenant ici allègrement et en détail sur les événements passés, si bien que l'histoire du tome précédent n'aura plus aucune surprise ni aucun secret pour vous tant il est riche en spoilers.
Ce qui permet néanmoins aux lecteurices ayant fait l'impasse sur Chromatopia de ne pas être perdu·e·s et d'en comprendre tous les enjeux et aboutissements, la cité aux nuances de couleurs ayant là encore un rôle important, surtout sur la fin.

On retrouve d'ailleurs Aequo, l'un de personnages centraux de Chromatopia, qui débarque – pour une raison assez artificielle – dans cette nouvelle ville qu'est Robustia.
Une Robustia qu'on n'explore pas assez à mon goût, et dont le concept n'est pas pleinement exploité. J'ai eu l'impression de rester trop en surface, que le tout n'était pas assez développé. Peut-être parce que les deux autres personnages principaux, qui partagent les points de vue du roman, appartiennent peu ou prou à la même caste, celle de la haute société robustienne, et que le reste de la cité n'est qu'évoquée. Cela donne l'impression que Robustia n'est qu'un décor pour la lutte et les conflits d'influence entre Biann et Kalel, qui font la part belle d'une bonne partie du roman.

Biann, la jeune prodige promise à un grand destin, semble n'être au final qu'une figure archétypale dans ce genre de récits young adult, dont bien peu d'éléments viennent donner du relief. Certes, elle doute parfois d'elle-même, et est percluse de douleurs lors de ses menstrues – c'est d'ailleurs appréciable d'enfin voir abordé ce sujet dans un roman, qui plus est jeunesse – mais cela n'a pas suffit pour moi à lui donner une vraie personnalité qui la démarque.
Au final, c'est peut-être Kalel que j'ai trouvé le plus intéressant, pétri dans ses certitudes, macérant dans sa jalousie qui se transforme en haine, se dévoyant peu à peu, prêt à tout pour retrouver son statut. On adore le détester, on le prend presque en pitié par moments, notre rapport à lui est ambigu et c'est plutôt bien fait.
Comme souvent avec l'autrice, on trouve des personnages diversifiés, avec de la représentation, c'est chouette à lire.

Le style est fluide, limpide, mais trop simple à mon goût par rapport à ce à quoi je m'attendais. Trop lisse, avec quelques phrases toute faite, manquant de personnalité. Peut-être l'autrice visait un public plus jeune que je ne le pensais ? Reste que le roman se lit évidemment très bien, enchaînant les pages sans déplaisir.

L'histoire se déroule sans accroc mais sans véritable passion non plus, on reste dans un carcan assez classique et linéaire pour le genre.
On finit par quitter les murs de Robustia qu'on aura bien peu foulé finalement, pour retourner à Chromatopia où l'on y retrouve des têtes connues, pour un final explosif. La fin, plutôt haletante et tendue, se dévore d'une traite, même si certaines idées intéressantes semblent avoir été abandonnées ou oubliées en cours de route. Si la résolution est attendue et ne nous réserve pas de grandes surprises, elle reste assez efficace.

Bien que loin d'être mauvais, Robustia ne m'aura donc guère convaincu, soit que je ne sois pas le public cible et qu'il n'ait pas réussi à m'embarquer quand même, soit qu'il soit trop classique, pas assez développé, et qu'il n'ait pas assez d'éléments qui le démarque de la pléthore d'autres récits du même genre.
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