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Citations sur Histoire des mythes (42)

Pour Jung, il existe des forces agissant en quelque sorte à angle droit par rapport au temps. Des événements, qui n’ont entre eux aucun rapport de cause à effet, apparaissent de manière synchrone, comme le surgissement inattendu et nécessaire de signes. […] La synchronicité jungienne déborde évidemment le cadre de la science qui ne connaît que des relations causales.
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« On n’arrête pas le Progrès, disent-ils, sachant maintenant qu’ils disent : on n’empêche pas la catastrophe, on ne peut s’interdire de polluer l’atmosphère, de contaminer les fleuves et d’appauvrir le sol, de consommer de l’énergie qu’on ne recrée jamais, de laisser le développement démographique atteindre le seuil redoutable des cinq milliards d’individus, condamnés à l’avance aux famines, aux massacres raciaux, à la torture légale ou, dans le meilleur des cas, à la destruction sans souffrance de la prochaine guerre atomique.
Un mythologue ne croit pas à cette fatalité. Il sait, par le message en clair des millénaires, que la raison humaine n’est pas le seul facteur en cause. Des structures, des Idées, des Anges, des Noms de Dieu, des Tribus, des Astres, des Nombres, des Couleurs, des Notes de musique, des Principes, des Personnes –ou Dieu sait quoi !- apparaissent ou disparaissent à des époques déterminées, qui n’interviennent pas à proprement parler dans les affaires humaines, mais dont la présence ou l’absence ne peuvent pas ne pas influencer les hommes, comme les influencent effectivement les nombres, les couleurs, les sons, les principes, les idées, les personnalités entre autres.
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Les mythes qui animent [les jeunes] et les rites qu'ils fondent doivent beaucoup à la Mère, à la "bande" foetale. Ce sont des Mères, en Amérique, dans l'Inde, qui ont créé les premières communautés et les premiers ashrams, ces familles femelles, sans père, sans frère aîné, sans loi hiérarchisée et qui permettent en fait la gestation féconde bien plutôt que le Geste. Le mythe de la Caper n'est pas très loin derrière, synchronique à celui du Dionysos Liber il y a vingt-deux siècles.

Cela se fera, se fait, par l'émancipation de la femme, naturellement. Mais aussi par la fuite de la Ville, de ses pollutions et de ses persécutions, par le retour à la Terre nourricière et secourable, créatrice bientôt. Puis quelqu'un se souviendra que l'Arbre y a ses racines et que le Soleil l'éclaire.

A nouveau, l'antéchrist annoncera le dieu vivant.
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Qu'il le soit par l'âge, comme en Occident, ou par une mentalité particulière - et finalement mythique - comme on le voit dans les nations nouvelles d'Asie, d'Afrique et d'Amérique du Sud, l'adolescent n'est pas à proprement parler proscrit ou condamné. Mais, comme le nomade jadis et comme l'esclave naguère, il n'a pas d'existence civique, pas de droits. Il ne vit que des privilèges qu'on lui consent et des présents qu'on lui accorde.

Car un dieu (de Création, de Justice ou d'Amour) ne peut exalter le Citadin, le Citoyen ou l'Adulte sans rejeter de la ville, du statut ou du sexe ceux qui ne l'adorent pas. S'il faut, ses prêtres créeront une classe nouvelle, dont ils feront le pays de l'oubli, l'enfer terrestre de l'exclu : l'état nomade, l'esclavage ou l'adolescence, entre autres. Telle est la signification profonde de la grande révolte de la jeunesse, annoncée par Rimbaud et par ces jeunes prophètes, de quinze à dix-neuf ans, que furent Frédéric II, Fox, Saint-Just ou Galois, Ramakrishna ou le Bâb, sensible dès l'après-guerre, manifeste aujourd'hui. Mais l'éclatement de 1968 nous trompe, par son ampleur. Bien avant les révoltes de Chicago, de Prague, de Pékin, de Paris, de Mexico et de Rome, le mouvement était en marche déjà, dans les fureurs de Shelley, la rigueur de Saint-Just, le génie de Galois, les crimes des blousons noirs.

Est-ce à dire que les Gardes Rouges, les Hooligans, les Gammlers, les Beatniks, les Provos, les Hippies, les Yippies feront la Liberté ? Je ne l'aventurerai pas.

Sans doute retrouvent-ils, parcimonieusement et comme par hasard, les pouvoirs de Dionysos, ses dons ou ses figures : la danse, le jeu, l'envoûtement, le rire, le spectacle, la drogue, le masque et le travesti. Mais ils imitent encore l'adulte, dans ses désirs, ses amours-propres et sa paresse. Ou bien, refusant le Modèle, ils deviennent ces diables sans pitié que sont Charles Manson et ses suppôts ou les Cavaliers des Tarots. Leurs mythes incertains demeurent prématurés, comme si la spoliation dont ils sont les victimes les portait à l'erreur, par l'impatience.
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Ce sont des artisans et des laboureurs qui ont fait le dieu de Création, les nomades le dieu de Justice, les esclaves le dieu d'Amour. Sur ces exemples, dès le siècle dernier, Hegel, puis le comte de Saint-Simon, puis Marx avait cherché à définir (rationnellement) le moteur de l'Esprit nouveau, le messianiste de la Liberté.

Partis de l'idée d'un dieu autre, d'un anti-dieu, ils avaient proposé le Révolté d'abord, puis le Créateur industriel - et le Prolétaire enfin. Depuis le début du XXè siècle, c'était un dogme, admis par les bourgeois eux-mêmes, que l'Ouvrier porte le germe du renouveau. Soit qu'ils l'encensent, soit qu'ils le briment, tous avouaient par leur action même qu'ils voyaient en lui l'espoir ou le danger, l'Avenir désiré ou craint.

Mais ce ne sont pas les prolétaires qui changent le monde, car ils ne furent pas les véritables exclus de notre Lokâyata. Nés de la fin de l'esclavage, ils ne sont que les nouveaux esclaves, incapables, comme les anciens, de se libérer. Quelque chanson sentimentale ou quelque annonce publicitaire les comblent, en relançant leur appétit.

La dévoration suffit à leur bonheur, ou des biens consommables ou des lèvres de l'aimé, parce qu'elle fut le seul espoir de l'esclave romain. On peut attendre d'eux un renouveau prochain des religions chrétiennes, ou bouddhistes en Orient ou islamiques. Sûrement pas l'avènement de la Liberté.
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Au regard des rationalistes, […] le fléau présentait du moins cet avantage : la période critique, 1941/45, y avait entièrement passé. Nul éveil mythique n’est à craindre quand on supprime d’un trait 60 000 000 d’humains. Au contraire, ce sont les mythologues qui perdent. La Victoire a été, d’abord, une victoire du rationalisme sur les divagations fascistes. Hitler se tue, Mussolini est tué, pour sauver sa vie le Mikado renonce à sa divinité.
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[…] Je ferai mienne l’hypothèse de Marx et noterai que, de 1870 à 1905, les périodes d’activité solaire (1882/83) et 1894) ont été en ordre décroissant, alors que les sursauts d’activité mythique ou spirituelle de l’humanité suivaient le même rythme –jusqu’au point zéro de 1905.
Au contraire, l’éruption solaire de 1917 a été presque le double de l’éruption précédente, en intensité et en durée. Or, c’est alors que renaissent, en moins d’un an et demi, toutes les sectes disparues ou en sommeil depuis 1884 […].
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L’économie du capital justifiait la bourgeoisie, mais aussi le refus de toute innovation. L’économie de la main d’œuvre exigeait une autre tyrannie, bien pire que l’esclavage chrétien. Car, dans le nouveau servage, la soumission de l’homme ne serait plus inspirée par un dieu rédempteur, liée à l’Amour-osmose, mais rationnelle, conditionnée par la machine et liée au seul profit.
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A partir de 1850, les derniers prophètes d’un dieu d’Harmonie sont réduits à l’errance (comme Ramakrishna), à la mort (comme le Bâb) ou à l’asile, sinon à la folie, comme, de Nerval à Nietzsche, bien des poètes européens.
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L’Icarie que Cabet prêche […] se fonde essentiellement et uniquement sur les trois mythes républicains. De mêmes vêtements, une même nourriture et de mêmes jeux pour tous assurent dans la cité nouvelle une Egalité de fait. Une même éducation, d’au moins douze ans, pour tous, enseigne aux jeunes une même Fraternité civique –où, si l’on veut, les moule dans le même uniforme : celui du citoyen modèle. Que devient la Liberté dans un tel monde ? Cent ans plus tard, on peut répondre, puisque nous y vivons.
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