Céline Dion - La Vraie histoire

Personne dans la famille, pas même ses parents, ne lui en tient rigueur : l’un et l’autre n’ont pas fait d’études et ils se sont toujours débrouillés ! Et puis, il n’est un secret pour personne que Céline n’aime pas l’école. Au point que, des années après, le simple fait de voir un établissement scolaire lui tordra le ventre. Dans son collège de Saint-Jude, on raille son physique : des gosses l’appellent « vampire » à cause de ses dents mal alignées.

Il y a des jours où, lorsqu’elle se réveille le matin, elle n’est pas bien du tout et d’autres où elle se sentirait à 100 % de ses capacités. De ce que j’ai entendu dire, je peux vous assurer que sa voix magique est toujours bel et bien là ! Mais ses problèmes de santé ne sont pas seulement physiques. Beaucoup suggèrent que, malheureusement, son problème est aussi psychologique. Céline Dion est à une étape de sa vie où elle n’est pas bien dans sa tête. C’est vraiment très triste et j’ai beaucoup de compassion à son égard. »

Elle a, comme elle, une volonté farouche de réussir, de se dépasser, de ne pas s’apitoyer. Elle est timide, mais aime faire rire comme Thérèse la frondeuse avec ses copines à l’église Sainte-Anne-des-Monts lorsqu’elle chantait des chants religieux en changeant les paroles des cantiques. Et il n’est pas exclu que maman Dion nourrisse une petite culpabilité à l’égard de cette enfant dont elle n’a tout d’abord pas voulu et que, désormais, elle va pousser…

Elle, parce qu’elle voulait vivre sa vie, avoir un travail, un compte en banque, ne pas être soumise comme sa mère l’avait été. Lui, parce qu’il était le fils d’un père bagarreur et alcoolique et qu’il s’oubliait pour faire tenir à peu près debout une famille à la marge et rustre. À l’époque, pour subvenir aux besoins de ses frères et sœurs, Adhémar court les chantiers où il travaille comme bûcheron itinérant. L’argent qu’il rapporte à la maison est souvent dépensé par son père dans les bars.

Pour elle, dormir était une perte de temps. Elle avait tellement de choses à faire ! Elle était plus grande que son cœur. »

La musique coule dans ses veines, comme l’amour, le partage, le Québec. « Chez nous, on a tous eu la piqûre du showbiz, explique Céline. Mes frères et sœurs ont tous chanté avant moi. Ils en ont fait des clubs pis des tournées au Québec. Ils ont cogné aux portes et se sont fait dire non. Des fois, j’ai l’impression qu’ils ont tous rêvé ça avant moi, qu’ils se sont battus fort. Moi, je n’ai fait que récolter. Comme s’ils m’avaient dit : “Fais-le pour nous autres.” Ça m’est tout arrivé à moi. »

Avant d’être la femme de René, Céline est la fille de Thérèse et Adhémar. Surtout celle de Thérèse. Et il n’y aurait pas eu de Céline Dion si Thérèse n’avait pas adoubé René Angélil. Sans la confiance de celle-ci, pas de confiance de Céline elle-même envers celui qui fut, d’abord, son manager.

 Le fait de lui demander son avis la faisait grandir en dedans aussi. Tu n’as pas l’impression d’avoir des petits gosses, des becos comme on dit, qui gèrent la maison et prennent la soupe. »

« On ne peut pas gérer l’agenda d’une chanteuse comme celui d’un footballeur. S’adresser à une chanteuse, artistiquement parlant, demande du flair, du doigté, de la finesse… »

« Céline a eu deux grands amours dans sa vie, notre mère et René. Ça doit être encore douloureux, se rassure Claudette quand on l’interroge sur le soudain silence de sa petite sœur. Pareil grand deuil ne se fait pas du jour au lendemain. Ça ne peut pas se régler instantanément, ça prend du temps.