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Citations sur Techno : Le son de la technopole (23)

La techno-partie est bien d’un temps où les salariés maltraités se suicident plutôt que de s’unir contre leurs persécuteurs. Où le peuple se gave d’anxiolytiques, de télé et de consommation pour supporter l’oppression. Comme si, en s’infligeant une violence supérieure à celle du pouvoir, on préservait l’illusion d’une liberté. Dans la fête techno, les danseurs s’exposent de leur propre chef à l’assommoir sonore : c’est leur choix, proclament-ils. Le choix de l’automutilation se nomme aliénation.
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On n’arrête pas le progrès, mais au moins peut-on se débrancher.
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Les boucles électro qui tournent sans fin le répètent à longueur de nuit : pourquoi lutter contre la reproduction de l’ordre existant ? La pulsation mécanique rappelle, quatre fois par mesure, que les artistes ont renoncé à changer le monde. Que depuis la révolution industrielle, les seuls révolutionnaires victorieux sont ingénieurs et scientifiques.
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Croire et faire croire à une rébellion par la culture : l’imposture de la gauche depuis cinq décennies se perpétue sous les traits des ravers, héritiers des hippies. La défense d’un style de vie décalé ou de modes de consommations parallèles n’ayant jamais constitué une pensée politique, il est dans la logique de celle-ci de finir dans les rayons des supermarchés, fussent-ils virtuels.
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[…] cette musique [la techno] élimine toute parole. Ce refus du verbe s’accompagne d’un rejet du langage musical, au profit des effets. Au discours sont préférés les procédés. La techno élimine la mélodie, voire la hauteur, utilisant les sons comme du bruit, pour leurs timbres. Elle supprime aussi la phrase musicale avec son début, son développement et sa résolution, remplacés par la répétition de formes sonores traitées par la machine. […]
Reste l’inintelligible : stridences et saturation, suppression des silences, atténuation des attaques des sons, qui permettraient à l’auditeur d’en identifier l’origine et la nature. Et bien sûr la pulsation obsédante, qui passe en avant-plan sonore et recouvre le rythme – le cœur battant de la musique – par son contraire : une fixation morbide, maladive, semblable au balancement ininterrompu des autistes, privés eux aussi du langage verbal. Totalement envahie par la déferlante de décibels, la conscience décroche.
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La seconde mystification que cultivent les pseudo-rebelles connectés est celle que prte en elle toute "contre-culture", ce renouvellement périodique des modes, dont l'histoire a montré les bienfaits pour la dynamisation du capitalisme, vague après vague, depuis les années 1960. Au point que la différence entre contre-culture et culture se mesure en unités de temps: le passage de l'une à l'autre prend entre trois et dix ans. C'est grosso modo ce qu'il a fallu hippies pour devenir yuppies, au punk pour passer des caves de Londres aux défilés de mode (un peu plus pour être exposé à la villa Médicis à Rome, début 2011), au rap pour passer du ghetto à MTV. Lancement de courants culturels en réaction aux précédents: rien que le cycle normal de production de la marchandise. La contre-culture, c'est la recherche fondamentale de l'industrie culturelle.
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Usine désaffectée, fort de la Bastille ou forêt : le lieu de la fête techno, quelles que soient ses particularités, se trouve lui aussi déréalisé par le dispositif technique de la fête. Les effets visuels (lumières, fumées, décorations) mêlées au son contribuent à recomposer un espace virtuel familier pour les teufers. Pourquoi alors s’ingénier à investir tel lieu plutôt que tel autre – au-delà des aspects pratiques ? Comme les sonorités « ethniques » et les références mystiques, le site apporte à la techno la part de « vraie vie » dont, tel un vampire, elle se nourrit. La rave est souvent pourvue d’un supplément de conscience par l’affichage d’une communion – encore – avec la nature. Communion que ne semblent pas apprécier à sa juste mesure les populations des bois et prairies choisis pour ces cérémonies de fraternisation avec l’écosystème. Après le festival Hadra 2006, à Chorges dans les Hautes-Alpes, « sur les 60 espèces qui fréquentaient le site, la moitié seulement est revenue dans la foulée » a constaté la Fédération Rhône-Alpes des associations de protection de la nature. Ingrates belettes.
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La communauté, si elle crée l’illusion rassurante d’un lien social renoué en dépit des failles que la technologie ne cesse d’ouvrir entre nous, érige au contraire des murs infranchissables. Assigné à une identité d’appartenance l’individu se trouve amputé de sa singularité – qui n’est pas un isolement, mais un enracinement dans une expérience propre. Il n’est plus unique, mais représentant – des musulmans/juifs/catholiques/athées ; des hommes/femmes/trans ; des valides/handicapés ; des Blancs/Noirs/Arabes/Asiatiques, etc. (rayer les mentions inutiles). Cette assignation à une catégorie lui interdit l’accès à l’universel, qui ne s’ouvre à chacun que par le biais de son enracinement. […]
L’art est, parmi les expériences qui nous sont données de vivre, une des voies d’appréhension les plus radicales de l’universel. Quand, de la rencontre entre la parole subjective de l’artiste et la subjectivité de celui qui la reçoit, naît la révélation d’une communion d’expérience.
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Lignes de coke et Kétamine dans les toilettes, acides et joints en plein air, mais tout est sous contrôle, entre les vigiles à chiens et la croix-rouge qui patrouille, prête à évacuer les envapés. On se déchire samedi soir, on récupère dimanche, et lundi on reprned sa place dans les rangs des petits soldats de la guerre économique mondiale. so what?
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c'est par la musique électronique (orgue, synthétiseurs, light show) que les hippies se sont rendus à la modernité machinique pour devenir des branchés.
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