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Critique de Catherinedenanc


L'auteure est partie des nombreux documents, articles, interviews, correspondance au cours de ses recherches. Elle est restée longtemps curieuse des rapports et sentiments que pouvaient avoir Louis Aragon avec sa mère.
Louis Aragon est le fruit des amours d'une toute jeune femme de 16 ans et d'un homme de 33 ans, son aîné ami du père de la jeune fille. L'enfant naît en 1897 et à cette époque il était inconcevable qu'un petit bâtard vive auprès de sa famille sans jeter l'opprobre sur tout son entourage. Mais Marguerite Toucas-Massillon, aînée d'une fratrie de 4 enfants, entend garder cet enfant et l'élever. On l'envoie durant la grossesse en province, puis après quelques mois le bébé chez une nourrice. Il est officiellement de père inconnu et d'une femme nommée Blanche Moulin (une identité inventée). L'enfant vient vivre auprès de la famille Toucas officiellement « adopté » par la mère de Marguerite (sa grand-mère donc) et devient le 5e enfant des parents Toucas. Louis Aragon apprend à 19 ans seulement, par la bouche de sa mère Marguerite Toucas-massilon, avant son départ pour le front, que celle qu'il croyait sa mère est en fait sa grand-mère, que celle qu'il croyait sa soeur aînée est en vérité sa mère et que celui qu'il appelle parrain depuis toujours, est son père.
Le parrain/père, Louis Andrieux, est un grand bourgeois parisien, homme politique en vue et père de trois fils, ami de la famille Toucas. Il a gardé avec la mère de Louis Aragon, une liaison, laquelle, au fil du temps s'est avérée être un véritable amour de part et d'autre, mais les convenances étaient les plus fortes. Marguerite a consacré sa vie aux deux Louis. Elle a refusé de se marier malgré les pressions de son amant et de sa mère, ce qui était parfaitement possible puisqu'officiellement elle n'avait pas d'enfant.
La mère/grand-mère, une femme aigrie après le départ du père de ses enfants pour le Bosphore pour y mener une vie d'aventurier et de jeux d'argent. Peu capable de s'occuper d'autre chose que d'elle-même, elle sera prise en charge par Marguerite qui soutiendra tous ses frère et soeurs et sa mère grâce à la générosité de Louis Andrieux qui sera présent dans sa vie et dans la vie de Louis Aragon jusqu'à sa mort. Quand Louis Andrieux meurt à 90 ans après quelques mois de maladie engendrée par une fracture du col du fémur. Marguerite passe toutes ses journées à prendre soin de lui, seul après le décès de son épouse quelques années auparavant. Elle apprendra que le père de son fils, Louis Aragon, ne les a pas couchés sur son testament. Marguerite se retrouve sans ressource aucune. Elle se mettra à peindre de la vaisselle à la main pour un grand magasin. Puis commence à traduire des romans à « l'eau de rose » et ensuite à en écrire pour subvenir à ses besoins. Son fils deviendra communiste sans avoir jamais connu de près ou de loin le monde ouvrier, comme d'autres... Il se mettra à écrire des poèmes et des romans, de la LITTÉRATURE et il reproche amèrement à sa mère son gagne-pain. Elle ne rencontrera jamais Elsa Triolet et n'assista pas à leur mariage. Elle mourra seule à Cahors en 1942 très pauvre et affaiblie.
Ce récit se base sur des faits vérifiés et vérifiables et sur ce qui ne peut pas l'être (destruction) de toute la correspondance de Marguerite à son aimé à la mort de celui-ci par les fils légitimes. L'auteure qui a une véritable empathie et admiration pour la mère d'Aragon, nous conte les émotions et ressentiments de son héroïne. Je n'approuve pas vraiment ce procédé. Ce n'est ni du lard ni du cochon. Ni une biographie, ni un roman. Mai c'est bien écrit, bien mené et très intéressant car cela éclaire le lecteur sur les moeurs d'une époque et sur la naissance d'un grand écrivain.
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