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Critique de BurjBabil


C'est une biographie intime très bien écrite. Emmanuel Pierrat réalise ici quelque chose qui m'a fait penser au « tu seras un homme mon fils » de Pierre Assouline. Plus personnel certes car il s'agit ici du fils qui parle de son père mais...
C'est un album de photos prises au trois coins du monde et rédigé aux deux autres (en fin d'ouvrage le traditionnel « Trifouilly les Oies, 2021 » est remplacé par « Moroni, Pristina, Skopje, Londres, Oxford, Liverpool, Moscou, Tachkent, Samarcande, Port Moresby, Manille, Paris, Abu Dhabi » 2018-2021.
La modestie semble ne pas faire partie du bagage culturel de l'auteur qui se dit « de gauche » faisant sans doute allusion à ses positions sociétales libérales et à ses remarques judicieuses sur cette propension dangereuse des gouvernements devenus illégitimes à utiliser « l'état d'urgence » comme recours à la poursuite de l'exercice du pouvoir.
On est rêveur en parcourant ces pages ou l'auteur nous raconte nonchalamment tout ce qui entoure les missions réalisées par son papa qu'il admire (et ce n'est pas anormal) en Asie, en Amérique, en Afrique. Si l'accès au paradis est indexé sur le taux de carbone rejeté, c'est sûr que le père comme le fils iront directement en enfer.
Car sinon, comment appréhender objectivement cette ode à l'engagement aventureux du fils envers le père ? L'Algérie, la France-Afrique, les coups d'états, M. Pasqua, M. le Pen, M. Foccart, M. Denard...
On croise tout ce que la France a engendré de personnages au minimum sulfureux, mais tout en portrait sépia, le temps et l'argent (nous sommes dans un petit monde dont on devine qu'il n'est pas commun) ayant patiné les souvenirs. On loue la franc-maçonnerie, l'entre soi, les réseaux, pas un seul vrai méchant dans ce livre, que des gens remarquables, des amis fidèles. Les défenses d ‘éléphant, les têtes de lion ? Des preuves nostalgiques qu'un autre âge a existé...
Il y a quand même un tour de passe-passe dans ce livre : les actions positives des amis de la famille, comme celles de Mme Halimi, sont plus décrites que celles des missions du papa mercenaire, même si ici ou là, une phrase le concède : « mon père a torturé ».
On peut néanmoins apprécier le tour d'horizon des évènements effleurés par la mémoire de l'auteur qui permet notamment de mieux comprendre la continuité de notre engagement en Afrique sous des auspices toujours renouvelés.
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