Citations sur La Petite Bédéthèque des Savoirs, tome 8 : Le tatouage (20)
Au siècle des Lumières, les navigateurs français et anglais s'entourent de savants qui étudient cette coutume exotique et l'immortalisent sur papier en reproduisant plus ou moins fidèlement les motifs observés.
C'est aussi en combattant la nudité que les religieux occidentaux tuent le tatouage : les corps dorénavant habillés de vêtements, il perd son rôle identitaire et social.
Le métier de tatoueur fut très longtemps un métier itinérant. Les tatoueurs exerçaient leur art en suivant le plus souvent les foires ou les cirques et officiaient généralement à la sauvette dans les rues, les tavernes ou sur les bateaux. Les premières boutiques de tatouage datent en réalité de la fin du XIXe siècle. Elles étaient toutes établies dans des villes portuaires comme New York, Amsterdam, Rotterdam, Copenhague, ou dans des villes facilement accessibles par voie fluviale comme Londres. Ces salons, appréciés principalement des marins, étaient le plus souvent des arrière salles de bouges interlopes.
En attendant avec vos histoires, vous m'avez fait voyager.
Au tournant du XIXe et du XXe siècle, pour être un vrai de vrai, le mauvais garçon français se devait d'être naze et bousillé, soit, traduit de l'argot, syphilitique et tatoué.
En France, il a fallu patienter jusqu'en 1960, et les débuts d'un certain Bruno à Pigalle, loin de la mer, un grossiste en fruits et légumes, qui était le beau-frère de Tattoo Peter, le plus célèbre tatoueur hollandais.
Ses marins ont baptisé l'encre sous la peau Tattow, du mot polynésien Tatau qui signifie frapper.
Les peuples du grand Nord procédaient par drainage en passant, à l'aide d'une aiguille, un fil enduit de colorant sous la peau. Aïe !
Le tatouage est universel. Il a été pratiqué à toutes les latitudes. Des Inuits du grand Nord aux berbères de l'Atlas, en passant par les ibants de Bornéo, tout le monde se piquait.
Les tatoués sont nombreux parmi les deux cents peuples celtes installés en Europe occidentale. Les plus connus sont les pictes - dont le nom est dérivé du latin pictura - et leurs voisins Scots, qui se servaient de leurs tatouages pour effrayer les légionnaires romains qui débarquent en Grande Bretagne en -55.