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Critique de motspourmots


Il y a des romans qui font du bien, sans mièvrerie, sans facilités, sans guimauve. Ils font du bien parce qu'ils nous offrent des personnages auxquels il est évident de s'identifier, autant par leurs faiblesses que par leurs forces. Gaëlle Pingault possède ce regard, cette attention aux autres qui lui font dessiner des personnages consistants, pleins de contradictions, imparfaits. Des femmes et des hommes qui font de leur mieux, esquivent, donnent le change, souffrent en silence mais refuseraient de l'admettre sous la torture. Ils se croient seuls. Se persuadent qu'ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Trouvent des excuses à leurs sacrifices. Jusqu'à ce que...
Jusqu'à ce qu'une rencontre, a priori anodine, en tout cas inattendue vienne planter une petite graine, déchirer un tout petit coin du voile pour permettre à d'autres sentiments de s'engouffrer. La rencontre entre Charles et Barbara a lieu sur un terrain pour le moins original : un ehpad. Lui est médecin coordinateur, elle est la fille d'une résidente. Mais rien n'est simple. Barbara n'a pas vu sa mère depuis qu'elle est partie en claquant la porte le jour de ses 18 ans ; elle ignorait qu'elle se trouvait ici et encore plus les éléments de son dossier médical. Charles lui, s'ennuie. Et trouve en Barbara, dont il soupçonne que l'assurance et la brusquerie affichées cachent un terrain plus mouvant, un sujet d'étude et de divertissement. Sans savoir encore à quel point les liens qui vont se tisser entre eux les amèneront à changer de point de vue sur leurs vies. Oubliez tout de suite l'idée du roman à l'eau de rose, il est ici question de vraies douleurs et d'un environnement où l'on ne rigole pas tous les jours.
Mais ce qui intéresse l'auteure, ce sont les rencontres, les influences des uns sur les autres, le déverrouillage des coeurs. J'ai quitté tout ce petit monde à regrets. Ils sont sur la bonne voie mais j'aimerais avoir de leurs nouvelles de temps en temps. Notamment de Lise, l'aide soignante au doux sourire, rattrapée par le manque de moyens dans l'établissement où elle travaille (un sujet dont on n'a pas fait le tour, le manque de moyens dans les ehpad) ; mais aussi de Barbara, de Ninon ou même de Charles et de ses vélléités d'apprendre le tricot.
J'avais fait la connaissance de Gaëlle Pingault avec son premier roman Il n'y a pas Internet au Paradis (que je vous recommande) et j'ai retrouvé ici son ton, son humour malgré tout et son empathie. Son deuxième roman m'a touchée, et j'ai voulu lui dire en lui écrivant un billet sous forme de lettre, que je n'ai pas reproduit ici mais que vous pouvez lire en suivant le lien vers mon blog.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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