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Critique de daniel_dz


Depuis sa prison, une femme écrit une longue lettre à son mari. Elle explique ce qui l'a conduit au crime pour lequel elle est emprisonnée: des pulsions violentes qu'elle connaît depuis sa jeunesse et la maltraitance dominatrice de son mari. D'autres livres de Mazarine Pingeot m'ont procuré un énorme plaisir de lecture, mais j'ai peiné à terminer celui-ci, tant il est noir.

De Mazarine Pingeot, j'avais lu « Magda » et puis « Se taire » et ces deux livres m'avaient enthousiasmé et donné l'envie de garder leur auteure en bonne place sur ma pile. Je me réjouissais donc d'entamer « Le cimetière des poupées », mais pour moi, ce n'était pas une bonne pioche. Il s'agit de son cinquième roman, il est paru une bonne douzaine d'années avant ceux que j'avais davantage aimé.

Il s'agit d'une longue lettre d'une femme à son mari. Elle écrit depuis la prison où elle purge une peine pour un crime qu'elle a commis. Elle rumine tout le cheminement qui l'a conduite à cet acte, que l'on découvre peu à peu (si je comprends bien, il est expliqué sur la quatrième de couverture de certaines éditions et dans plusieurs critiques sur Babelio; je vous déconseille d'en prendre connaissance avant d'entamer votre lecture). La principale cause, c'est le comportement de son mari, un comportement dominant, dégradant, qui finit par briser sa personnalité, déjà fragilisée par des pulsions violente de sa jeunesse.

Certains lecteurs applaudiront probablement Mazarine Pingeot pour la force des ressentiments, de l'aigreur, de la détresse, qu'elle parvient à décrire ici. En effet, c'est fort, on n'en sort pas indemne. L'emprise destructrice qu'un homme peut avoir sur une femme est également fort justement dépeint.

Mais voilà: pour moi, c'était trop fort. Ce flux constant de noirceur m'a donné la nausée, pour finalement m'énerver. Les sentiments de cette femme auraient dû me toucher car clairement, elle a été maltraitée. Mais non, par le ton qu'elle a choisi d'employer, Mazarine Pingeot a tué ma compassion. La raison pourrait peut-être me pousser à vous recommander ce livre, mais pas l'émotion.

J'ai retrouvé dans « Le cimetière des poupées » le même trop plein qu'en lisant « La fille démantelée » de Jacqueline Harpman, où dans un long monologue, une femme réglait ses comptes avec sa mère. Cela ne m'a pas empêché de lire les autres romans de Jacqueline Harpman, une de mes auteures belges favorites. de même, je continuerai à lire les autres textes de Mazarine Pingeot. Je vous la recommande chaudement, mais pas « Le cimetière des poupées » !
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