AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Calimero29


Jeune photographe de 20 ans, fille et petite-fille d'hommes très célèbres, Mathilde est violée par un prix Nobel, un homme au-dessus de tout soupçon, qu'elle était venu photographier. Elle s'en ouvre à sa famille qui lui conseille de se taire, par peur du scandale. Six ans plus tard, sous la très forte pression de son compagnon Fouad, elle s'apprête à déposer plainte mais, sous la pression du policier qui la reçoit, elle se limite à une main courante. L'affaire ne finira par éclater qu'une dizaine d'année plus tard, contre son gré.
Ce roman a malheureusement fait le buzz non pas pour sa qualité littéraire indéniable mais pour les nombreuses similitudes détectées par des média aussi sérieux que France Inter ou les Inrockuptibles, avec l'accusation de viol portée par la nièce de Mazarine Pingeot et petite-fille de François Mitterrand, à l'encontre de Nicolas Hulot.
"Se taire" mérite d'être abordé, avant tout comme une fiction littéraire. C'est la description émouvante du silence qui ronge et qui détruit. le silence commence dès le viol avec la sidération qui rend muette, magnifiquement décrite par l'auteur, comme si Mathilde était à l'extérieur de son corps violenté, qu'elle ne réintègrera complètement que lorsqu'elle sera enceinte. Puis, c'est le silence imposé par la famille pour soit-disant la protéger et celui conseillé par la police. Enfin, c'est le silence de Mathilde face à la boue qui se déverse lorsque la vérité éclate.
Ce roman c'est aussi le déterminisme du milieu social, le poids de l'éducation et d'une ascendance connue.
Très beau roman qui donne envie de crier face à ce silence destructeur.
Par le hasard de ma PAL, j'ai lu "Se taire" juste après "Les choses humaines". Les points de vue sont diamétralement opposés : celui de la victime dans "Se taire", celui de l'agresseur dans l'autre. Mais on retrouve nombre de points communs : le poids de l'éducation, de la classe sociale et de la renommée (dans les deux cas, les parents sont très connus), la violence insoutenable des réseaux sociaux qui s'arrogent le rôle de tribunaux populaires et la critique d'un féminisme plus politique que défenseur des femmes.
Commenter  J’apprécie          00







{* *}