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Critique de PATOUX66


Un roman remarquable, délicat et précis:
se lit avec délectation tant le style et la narration sont raffinés : un régal !

L'auteur interroge les notions d'identité, de filiation et de culpabilité. Il étudie la famille, ses dysfonctionnements
ses non-dits, ses secrets ...la part obscure !
le narrateur de ce roman vit son enfance et adolescence
toujours en état d'alerte, témoin du naufrage de sa famille endettée et désunie.

Il s'adapte :

"Huit ans d'école sont plus que suffisants pour faire comprendre que le monde se divise en deux grandes familles : celle qui frappe fort et celle qui encaisse comme elle peut. le destin et mon tempérament ne m'ayant pas fait appartenir à la première, j'avais dû oeuvrer à me soustraire à la seconde, en misant sur la circonspection, en me taillant un rôle de personnage mineur, le spectre que personne ne remarque et qui vit tranquillement pour cette raison même.
Pas assez populaire pour m'exposer aux impertinences des ragots, mais pas impopulaire au point de m'exposer au venin du préjugé, furtif et mimétique comme un serpent de montagne, je connaissais les rochers où me tapir pour ne pas attirer l'attention. Avec une intuition précoce que je n'hésite pas à qualifier de stoïque j'avais appris à contrôler mes désirs en les adaptant aux maigres ressources de charme dont la nature m'avait doté. J'imagine que l'atmosphère familiale hermétique d'où je venais m'avait facilité la tâche en me rendant extraordinairement autonome d'un point de vue social et émotionnel."


Puis son changement d'identité occasionnera un sentiment d'imposture, majoré de culpabilité
qui le poursuivront toute sa vie.

"Pendant que nous y sommes, laissez-moi consacrer encore quelques lignes à cette question de la culpabilité qui influence tellement le comportement de chacun de nous. Les seules tragédies vraiment intolérables sont celles où il n'y a pas de responsables. Rien n'apaise autant la douleur d'une perte ou la fureur d'avoir subi un tort que l'identification du coupable; faute de quoi une telle douleur et une telle fureur ne trouvent ni soulagement ni répit. "Nous voulons la justice", crient les proches de la victime. Ils ne le font pas par esprit de vengeance, mais pour donner un sens à une souffrance qui n'en a pas."
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