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Fils unique d'un couple de romains miné par les problèmes d'argent, le jeune narrateur aborde les années quatre-vingt avec un fatalisme désabusé. Entre disputes feutrées et lubies paternelles, il louvoie tout en faisant l'amer constat de sa solitude que ne trouble aucune famille connue. Par hasard il découvre l'existence d'une branche maternelle, de confession juive, très riche et socialement bien intégrée. Un drame le propulsera dans les bras de cette famille qui lui fera découvrir une toute autre vie.
Dans ce roman très intimiste, l'italien Alessandro Piperno évoque l'enfance et l'adolescence avec malice et bienveillance.
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La faute ou l'imposture. Voilà ce que nous raconte le narrateur de ce roman.
Mais de quelle faute, de quelle imposture s'agit-il ?
S'agit -il du couple mal assorti que forme ces parents. Couple modeste vivant à Rome.
S'agit-il de la révélation que lui fera sa mère à l'adolescence :Elle est juive.
S'agit -il du fait que sa mère n'entretienne plus de relations avec sa famille car celle-ci récuse son mari. La famille Sacerdoti fait partie de la bourgeoisie catholique romaine. L'Oncle Gianni , avocat renommé, en est l'élément extraverti par excellence.
Notre narrateur vit donc modestement à l'ombre de cette famille.
Un jour , Oncle Gianni l'invitera pour passer une semaine avec ses cousins et cousines à New york.
Une invitation de deuxième choix. Il remplace une cousine Sacerdoti malade. Sans cela il serait resté à Rome.
Il va succomber aux charmes de cette famille, de cet oncle, de ce luxe.
Vollà peut être La faute.
Ce narrateur sans nom ni prénom nous livrera le récit de son enfance et de l'homme qu'il est devenu quatre décennie plus tard. Un homme tourmenté par son enfance, un couple parental de moins en moins crédible entre un père inconséquent et une mère faite de droiture maladive.
Allesandro Piperno pousse le plus loin possible l'introspection familiale et l'identité de celle-ci, quitte à ce que le narrateur s'enlise et découvre des failles auxquelles il ne s'attendait pas.
La faute est un roman ample, parfois bavard à l'écriture agréable mais qui demande une attention soutenue
Lien : http://auxventsdesmots.fr
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Mensonge, lâcheté, remords et culpabilité sont au menu de « La faute ».
La faute à qui ?
Qui est coupable ? le narrateur, coupable d'avoir changé de vie, d'avoir oublié et renié ses parents, d'avoir adopté une nouvelle famille, d'avoir troqué les dettes et les huissiers de la première pour l'opulence et le luxe de la seconde ?
Les parents qui ne parlaient pas, se querellaient et ont mal fini ?
La nouvelle famille qui efface l'ancienne ?
En définitive, ce sont bien les mensonges du narrateur, ses accommodements avec la réalité qui constituent la faute principale et le sujet de ce roman d'apprentissage.
« Mentir m'avait troublé plus que prévu. C'était comme si un nouveau moi avait étouffé le petit garçon loyal et consciencieux de toujours. Un moi social, pour ainsi dire, doté de l'habileté suffisante pour deviner que dans le monde la sincérité, l'honnêteté intellectuelle et l'auto-ironie sont des qualités beaucoup moins utiles que le charme, la simulation et la possession de certains objets coûteux. »
Et de fil en aiguille,
« Comme faire de l'épate ne coûte pas cher, le risque est d'y prendre goût. le mensonge devient alors un habitat qui n'est que trop confortable, et vous vous retrouvez l'otage de vos balivernes comme il arrive à trop de journalistes malhonnêtes et aux rares excellents romanciers encore en circulation. Alors oui vous pouvez vous exposer à des accidents fâcheux. »
Les pages se tournent vite, avides que nous sommes de découvrir « la faute ». Mais si, comme le narrateur, nous avons pris quelques arrangements avec la réalité de notre vie, impossible d'en sortir indemne. Les mensonges enfouis remontent, les remords suivent et nous voilà prêts à plaider coupables.
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Un été pour que tout change.

Un été d'adolescence pour un homme en devenir qui découvre que ses parents ne s'entendent plus.
Un été pour changer de monde apres un drame.
Un été pour s'inventer une nouvelle vie et devenir quelqu'un d'autre.
Une vie pour être soi, mais est-on jamais soi.
Le narrateur écrivain se retourne sur la douleur passée qui a fait de lui l'homme qu'il est devenu.
Un roman italien et proustien en diable, mais aussi un roman à l'américaine, comme si Philippe Roth avait rencontré Alberto Moravia.

Je n'ai vraiment pas idée de combien de temps a duré la fouille intime réciproque, maladroite, diversement excitée à laquelle nous nous sommes laissés aller. Ce que je ne parviens réellement pas à me sortir de l'esprit c'est le tremblement qui s'est tout à coup emparé d'elle : au sommet d'une série de spasmes et de soupirs d'excitation, Francesca est apparue vaincue, dans un état de vulnérabilité à fendre le coeur : tête baissée, paupières frémissantes, lèvres entrouvertes. Et cette image non, je ne l'ai pas oubliée. »
Alessandro Piperno, romancier reconnu et universitaire spécialiste de notre Marcel préféré, nous prend par la main pour nous emmener à l'ombre d'un jeune homme en fleur.

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un roman remarquable, délicat et précis:
se lit avec délectation tant le style et la narration sont raffinés : un régal !

L'auteur interroge les notions d'identité, de filiation et de culpabilité. Il étudie la famille, ses dysfonctionnements
ses non-dits, ses secrets ...la part obscure !
le narrateur de ce roman vit son enfance et adolescence
toujours en état d'alerte, témoin du naufrage de sa famille endettée et désunie.

Il s'adapte :

"Huit ans d'école sont plus que suffisants pour faire comprendre que le monde se divise en deux grandes familles : celle qui frappe fort et celle qui encaisse comme elle peut. le destin et mon tempérament ne m'ayant pas fait appartenir à la première, j'avais dû oeuvrer à me soustraire à la seconde, en misant sur la circonspection, en me taillant un rôle de personnage mineur, le spectre que personne ne remarque et qui vit tranquillement pour cette raison même.
Pas assez populaire pour m'exposer aux impertinences des ragots, mais pas impopulaire au point de m'exposer au venin du préjugé, furtif et mimétique comme un serpent de montagne, je connaissais les rochers où me tapir pour ne pas attirer l'attention. Avec une intuition précoce que je n'hésite pas à qualifier de stoïque j'avais appris à contrôler mes désirs en les adaptant aux maigres ressources de charme dont la nature m'avait doté. J'imagine que l'atmosphère familiale hermétique d'où je venais m'avait facilité la tâche en me rendant extraordinairement autonome d'un point de vue social et émotionnel."


Puis son changement d'identité occasionnera un sentiment d'imposture, majoré de culpabilité
qui le poursuivront toute sa vie.

"Pendant que nous y sommes, laissez-moi consacrer encore quelques lignes à cette question de la culpabilité qui influence tellement le comportement de chacun de nous. Les seules tragédies vraiment intolérables sont celles où il n'y a pas de responsables. Rien n'apaise autant la douleur d'une perte ou la fureur d'avoir subi un tort que l'identification du coupable; faute de quoi une telle douleur et une telle fureur ne trouvent ni soulagement ni répit. "Nous voulons la justice", crient les proches de la victime. Ils ne le font pas par esprit de vengeance, mais pour donner un sens à une souffrance qui n'en a pas."
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Di chi è la colpa ?
Roman psychologique écrit à la première personne.
Piperno place la famille au centre de son roman.
Le narrateur vit son enfance entre ses parents de caractères et comportements opposés. il est tiraillé entre l'insouciance bienveillante de son père et l'exigence de sa mère.
Il est de ce fait un fils taiseux, introverti, manquant d'assurance, habitué à se suffire à lui-même. Il trouve réconfort dans les leçons de guitare données par son père.
de l'adolescence à l'âge adulte, on découvre comment le garçon s'est construit de mensonges en faux-semblants, poussé par les circonstances. Issu d'une famille sans ascendants, il découvre tardivement le passé de sa mère et ce passé est encombrant.
D'un jour à l'autre il cèdera à l'imposture. Mais la culpabilité pèse. L'homme adulte dialogue avec le lecteur, il est à la recherche d'un responsable à qui attribuer ce qui est arrivé de négatif dans sa vie.
"L'idée que les catastrophes adviennent parce qu'elles adviennent est insoutenable."
Donner la faute aux autres est à la portée de tout le monde et c'est ce cherche à faire le protagoniste de ce roman.

C'est une histoire puissante, bien construite.

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Merci à Babelio qui a devancé mes désirs de découvrir Alessandro Piperno en me permettant de recevoir ce livre.
La faute est un roman psychologique écrit à la première personne. le narrateur évolue dans une famille dysfonctionnelle, pleine de non-dits, dans laquelle il est le fils unique taiseux et isolé. Je ne vous en dirai guère plus sur l'intrigue qui mérite d'être découverte par effeuillements successifs.
Sur cette base, l'auteur dresse un portrait mordant de la société italienne (romaine) des années 80, associant classes moyennes et classe supérieure. le lecteur français qui a vécu cette époque ne sera guère dépaysé. Surtout, à partir d'une analyse très fine de la psychologie adolescente, il montre comment des liens et des noeuds peuvent se former au fil de notre histoire personnelle. Et bien sûr, Piperno développe son thème central, ce besoin de donner du sens à ce qui n'en a pas nécessairement, qui amène à rechercher des responsables et devient source de culpabilité. Au passage, Piperno explore mille thèmes comme l'amitié, l'amour, la judéité, l'argent...
Il ne s'agit pas d'une lecture très facile. le style est parfois pesant et le lecteur doit passer outre quelques longueurs. Mais le livre en vaut bien la peine, d'autant que le regard malicieux de l'auteur donne une touche d'humour qui allège l'ensemble.
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À qui la faute ? C'est ma faute, ta faute … Et la culpabilité pèse, enfonçant ceux qui la ressentent. Il en sera question dans ce roman. D'abord présente en filigrane, elle explosera au fil des pages lorsqu'on avancera dans le temps. Accompagnant un jeune garçon vers l'âge adulte, le lecteur va découvrir comment il s'est construit, de mensonges en faux semblants, gardant une ligne qui n'est pas toujours celle qu'il aurait choisie.
Tout commence lorsqu'il est jeune, ses parents sont endettés, et la famille semble tout le temps en équilibre précaire. L'humeur est inégale car les adultes sont sans cesse sur le fil. le père n'a rien de stable dans son activité professionnelle, sa femme semble tout gouverner. Tout ce petit monde ne côtoie pas le côté maternel de la famille dont on ne sait rien. Un jour, l'enfant va à la plage avec son père au lieu d'aller en cours… S'ensuit une dispute, forte, comme souvent le soir entre les deux adultes… On est face à un couple dysfonctionnel et un fils qui ne grandit pas trop mal malgré les difficultés.
Et puis, un jour, une rencontre dans une boutique, une femme qui parle à la mère. L'enfant réalise alors qu'il ne sait rien des cousins, cousines, oncles, tantes de la branche maternelle… Et là, un tsunami, l'arrivée dans sa vie de traditions juives, d'une ribambelle d'inconnus qui sont du même sang que lui. Il est perdu face à tant de nouveautés. Ces gens prennent de la place dans son quotidien et vont même, suite à un événement dramatique être très présent pour lui. Que faire ? Il n'a pas le choix, il doit faire avec et accepter le lien qui se crée avec cette nouvelle branche de la famille. Pas facile car ce sont les « Sacerdoti ». Ils portent leur patronyme comme un étendard, comme une identité « pleine » avec un vocabulaire qui leur appartient en propre et qu'ils inventent parfois. Est-ce de l'orgueil ? Une façon de s'affirmer ?
« La perception qu'ils avaient d'eux-mêmes et de leur tribu était tellement mégalomane qu'elle les poussait à transformer leur nom en substantif ou en adjectif selon les besoins. Ils disaient : ce n'est pas une attitude sacerdotesque. »
Comment s'intégrer et garder malgré tout ses racines, son identité ? Chez les Sacerdoti, être un homme signifie avoir toujours raison. Est-ce ainsi que le narrateur de ce récit envisage sa vie ? Au début, il subit, puis s'affirme de plus en plus en grandissant faisant des choix. Est-ce que ce sont les bons ? Et si non, à qui la faute ? Pourquoi a-t-il fait des erreurs ? Quel est le poids des influences ? le lecteur suit l'évolution du personnage au fil des années, l'ambiguïté de ses sentiments face à cette nouvelle famille qui l'attire et l'énerve à la fois.
Alessandro Piperno a une écriture précise, juste. Il décortique les personnalités de chacun, donnant des détails pour mieux les comprendre. Les personnalités sont cernées avec précision, tous les individus sont présentés et décortiqués. L'analyse des relations familiales est savamment faite, replaçant chacun dans son contexte, avec ses faiblesses et ses forces.
J'ai apprécié cette lecture et trouvé important que l'auteur arrive à un juste équilibre, il n'en fait pas trop ni dans un sens ni dans l'autre, il ne surjoue pas les interprétations des faits. Tout est parfaitement dosé pour un livre marquant et pleinement réussi.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Les tourments de l'adolescence d'un jeune romain aux parents si désaccordés. Entre une mère reine de beauté de la rigueur mathématiques et un père mi fantasque mi étriqué notre jeune héros se fraie très difficilement un chemin vers la fin de l'adolescence. le délitement et la chute de son petit noeud familial va le précipiter dans les bras d'une branche flamboyante de sa famille maternelle. L'adaptation à ce nouveau monde d'ors et d'encens ne se fera pas sans mal. Derrière une satire acide d'une certaine bourgeoisie romaine Alessandro Piperno dame le pion avec humour et élégance à son lointain cousin Philip ROTH















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Fils unique, le narrateur a grandi à l'est de Rome entre un père et une mère aussi dissemblables que possible. le père est représentant d'électroménager, affectueux fantasque et dépensier. La mère est professeur de mathématiques, austère et énigmatique. Les problèmes d'argent minent de plus en plus la vie de la famille, les disputes s'enveniment. "Seul quelqu'un qui est né dans une zone sismique ou sur les flancs d'un volcan en activité peut se faire une idée relativement juste de ce que signifie venir au monde dans une famille endettée jusqu'au cou. Même si vous n'y pensez pas toute la journée, vous développez de formidables capacités de perceptions, exaltées par une imagination catastrophiste. le niveau d'alerte est tel qu'il en perd tout caractère extraordinaire." A l'adolescence de notre narrateur, la situation est extrêmement chaotique et c'est à ce moment que la famille de sa mère refait surface. Elle, qui n'a jamais voulu en parler, emmène son mari et son fils à un Seder de Pessah chez les Sacerdoti. le narrateur découvre alors qu'il est juif mais également que cette branche de son arbre généalogique est très aisée. Sa vie va changer du tout au tout.

J'ai eu l'immense plaisir de découvrir la plume raffinée d'Alessandro Piperno avec ce texte qu'il a écrit comme un roman victorien contemporain. "La faute" a en effet l'ampleur des romans anglais du 19ème siècle et on y suit le destin d'un enfant jusqu'à l'âge adulte. Son histoire sera faite de rebondissements, d'un terrible drame qui lui fera changer de vie, de nom et de milieu social. le narrateur, qui n'a pas de prénom, revient sur sa vie dans cette confession qui mêle la tragédie à la comédie. Son changement d'identité occasionnera chez lui un fort sentiment d'imposture et de culpabilité qui le rongera durant toute sa vie. 

Le coeur du roman d'Alessandro Piperno est la famille, il en étudie ses dysfonctionnements et ses ravages. le narrateur, devenu écrivain, questionnera sans cesse son identité, son histoire tourmentée, son malaise face à sa famille. "Ma muse c'était la famille. Une muse noire et récalcitrante avec laquelle je ne pactiserais jamais." 

"La faute" est un roman savoureux, foisonnant, délectable et bourré d'ironie. Roman d'apprentissage, fresque familiale, il nous offre une étude psychologique approfondie de son narrateur, anti-héros intranquille. Une histoire brillamment romanesque.
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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