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Critique de ClajaB


Un soir d'été dans une villa d'Olgiata, banlieue chic de Rome, la famille Pontecorvo, composée de Leo, Rachel et de leurs deux fils, est réunie pour dîner dans la cuisine, la télévision allumée sur les informations. Télévision qui leur lâche une véritable bombe: Leo Pontecorvo, 48 ans, riche et bel homme, cancérologue pédiatrique réputé, professeur d'université estimé, père et mari exemplaire, est accusé d'abus sexuel sur une mineure, Camilla, la toute jeune petite amie de son fils Samuel, âgée de 12 ans. Comment réagit Leo ? Il panique. Que faire face à cette accusation entendue par la moitié de l'Italie ? Au lieu de se défendre, Leo fuit la cuisine et déménage au sous-sol.
Avant de nous donner les circonstances qui vont donner lieu à pareille accusation, le narrateur omniscient du roman s'attarde sur le passé de Leo, de Rachel, de leur rencontre, leur mariage etc.
S'ensuit le plongeon d'un homme dans un tourbillon médiatique et judiciaire face aux accusations d'une fillette mythomane. A de précédentes accusations de fraude fiscale et manipulations diverses liées à sa profession, s'ajoutent la stigmatisation de pédophilie. Dès le début du roman, le lecteur sait que cela finira mal pour Leo…

« Persécution », « brillante anatomie d'un scandale sexuel », raconte l'histoire d'un homme issu de la bourgeoisie juive romaine, idolâtré par sa mère, heureux en ménage comme à l'hôpital ou à l'université, professeur et médecin brillant.
Il n'a connu que le bonheur, a toujours vécu dans une bulle de bien être, de sérénité , de prospérité et d'optimisme (sa famille a échappé à l'Holocauste, vivant en Suisse pendant la guerre). Mais il est faible et lâche, il est resté un petit garçon à sa maman qui n'a jamais grandi. Il va se trouver happé par les commérages, les calomnies et condamné par une société dominée par les apparences.
Piperno décrit et dissèque les états d'âme de Leo avec brio et je ne suis pas étonnée d'avoir lu que Piperno est un grand admirateur de Svevo (mais Leo Pontecorvo n'a rien à voir avec Zeno!) et de Proust.
« Persécution » est un roman dense, féroce, ironique et original. La qualité, l'inventivité, la finesse de l'écriture et le sens de la digression de Piperno sont exceptionnels et embarquent immédiatement le lecteur, alors qu'il ne se passe pas grand chose dans la première moitié du roman. Il est le premier volet d'un diptyque et je me réjouis à l'idée de lire la suite « Inséparables ».
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