J'ai adoré ce roman ! A la la fois loufoque et réaliste, drôle et touchant.
Tess, 15 ans, se moque d'être un peu trop forte, ses rondeurs, elle les aime. Elle se moque aussi de n'être ni très sociable, ni très populaire. Elle est plutôt une fille de Pluton, un peu à l'écart de l'agitation du système solaire.
Mais un soir, Tess tombe par hasard sur quelques mots écrits sur un blog par son père. Toute sa vie ne serait qu'un mensonge odieux ! Blessée et humiliée par ces quelques phrases qu'elle vient de découvrir, elle ne trouve pas le courage d'en parler à ses proches. Les mots grondent dans sa tête, mais jamais ne sortent. Plus aucun mot d'ailleurs ne sort de sa bouche. Tess devient muette. le silence comme acte de révolte. Son unique interlocuteur est désormais sa lampe-torche poisson rouge.
L'intrigue est palpitante : Tess va t-elle enfin réussir à obtenir une explication de son père ? le secret de sa naissance va t-il s'éclaircir ? Comment va t-elle s'y prendre ? L'auteur nous tient en haleine jusqu'au bout.
Mais plus que tout, ce sont les personnages qui m'ont plu. Au premier abord caricaturaux, très vite, la complexité de chacun se dessine. Mention spéciale au très énervant et très touchant père de Tess, Jack, un homme à l'égo blessé, qui dépense toute son énergie à faire bonne figure et…à aimer sa fille.
Je suis le tonnerre est un très beau roman qui change notre regard sur l'adolescence.
Finie, l'adoration sans borne des adultes, l'adolescence devient l'âge du questionnement.
Où les ados ne sont pas que ces être dégénérescents et mous, mais des individus clairvoyants qui mettent les adultes face à leur incohérence, leur maladresse et parfois, leur malhonnêteté.
Je suis le tonnerre est aussi une histoire qui invite, de manière subtile, à accepter de ne pas toujours être dans le moule et à refuser le culte de la puissance comme symbole de réussite.
A recommander à tous ceux qui ne savent pas rugir mais qui n'ont pas à se cacher pour autant, et aux autres aussi, naturellement !