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Critique de Wyoming


Ce roman a été publié en 1921, son auteur Pitigrilli, s'appelle Dino Segre. Il est réédité en 2018.

L'histoire est celle d'un dandy italien, très malin, capable de s'adapter aux situations et aux personnes, qui après un improbable amour de jeunesse en Italie, part pour Paris, s'installe à Montmartre, devient journaliste, est rejoint par son premier amour, Madeleine devenue Maud. A Paris, il découvre la drogue en multipliant les expériences sentimentales ou sexuelles. En fait, il aura deux amours, la belle Maud et une séduisante arménienne très riche, Kalantan. L'histoire se poursuit en transatlantique vers l'Argentine, Dakar pour se conclure en Italie.

Le titre du roman est à la fois le nom de la drogue qui le conduit vers les paradis artificiels et le surnom qu'il donne à Maud, Cocaïne. L'amour qu'il lui porte finira par ne plus supporter ses infidélités non dissimulées, le héros n'étant pas en reste de son côté. C'est certainement le côté le plus intéressant du roman que cette relation complexe et jusqu'au-boutiste.

C'est donc un roman d'amour et de jalousie, d'humour cynique jusqu'à son terme assez glorieux de désespoir qui contient nombre de bons mots et quelques passages méritant d'être cités. La présence de la drogue et de ses flottements ajoute une touche suave et morbide à l'histoire. le style est excellent et le dictionnaire est quelquefois nécessaire tant le vocabulaire est recherché.

J'ai trouvé cependant difficile de s'intéresser aux différents personnages lesquels, hormis Kalantan, la belle arménienne, m'ont paru plutôt fades et sans saveur. Ce livre a été censuré il y a une centaine d'années, aujourd'hui les passages relatif au sexe sont plutôt assez poétiques que choquants. La censure est venue de l'Eglise et des politiques italiens de l'époque pour lesquels l'auteur ne cache pas son mépris.

Le roman est suivi d'une postface d'une quarantaine de pages très denses, écrite par Umberto Eco qui détaille la globalité de l'oeuvre de Pitigrilli qu'il a lue dans son intégralité. Il la replace dans le contexte de l'italie fasciste dont l'auteur était aux antipodes.

Ce roman me laisse une impression mitigée: une écriture très riche pour une histoire sans réel intérêt sauvée par le style et la faconde de l'auteur.

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