L'écrit est la première parole et le dernier refuge. Quand plus rien ne se dit et que nul ne se touche, l'écriture offre encore la verticale des mots.
Un peu de vie glanée çà et là au saut d'un regard qui suit l'égarement d'un autre. C'est comme le vol d'un ange pirouettant sur le dialogue de notre humanité. Traversant le froid et la brume, un peu de vie surprise dans sa nudité et sa promptitude.
Ne jamais oublier de cueillir la lumière aussi infime soit-elle, d'où qu'elle vienne, qu'elle soit buisson ou poussière.
C'est elle qui nourrit nos esprits et nos corps, qui nous ramène à la perpendiculaire et entrouvre la porte de la béance. Le préalable à toute rencontre pure.
Ce qu'il faut vivre pour transfigurer le silence en présence !
Les arbres ont des secrets qu'ils gardent au creux de leurs nervures, enfouis au mitan de leurs fibres. Ils suintent quelquefois en perles de rosée amère ou de sève sucrée.
La neige est un mystère céleste. Je ne retiens aucune explication scientifique.
Seulement celle de la poésie des nues.