Citations sur La République (128)
La loi dit qu'il n'y a rien de plus beau que de conserver le plus de calme possible dans le malheur et de ne pas se révolter, parce qu'on ne sait pas ce qu'il y a de bon et de mauvais dans ces sortes d'accidents, qu'on ne gagne rien pour la suite à s'indigner, qu'aucune des choses humaines ne mérite qu'on y attache beaucoup d'importance, et que ce qui devrait venir le plus vite possible à notre secours dans ces circonstances en est empêché par le chagrin.
De quoi veux-tu parler ? demanda-t-il.
De la réflexion sur ce qui nous est arrivé, répondis-je. Ici, comme au jeu de dés, il faut contre les coups du sort rétablir sa position par les moyens que la raison démontre être les meilleurs, et, si l'on reçoit un coup, ne pas faire comme les enfants qui portent la main à la parti blessée et perdent le temps à crier ; il faut au contraire habituer constamment son âme à venir aussi vite que possible guérir ce qui est malade, relever ce qui est tombé et à supprimer les lamentations par l'application du remède.
J'entends, dit-il ; tu parles de l'État dont nous venons de tracer le plan et qui n'existe que dans nos discours ; car je ne crois pas qu'il y en ait un pareil en aucun lieu du monde.
Mais, répondis-je, il y en a peut-être un modèle dans le ciel pour qui veut le contempler et régler sur lui son gouvernement particulier ; au reste peu importe que cet État soit réalisé quelque part ou soit encore à réaliser, c'est de celui-là seul et de nul autre qu'il suivra les lois.
C'est naturel, dit-il.
N'est-ce pas aussi notre but dans le gouvernement des enfants, que nous tenons dans notre dépendance jusqu'à ce que nous ayons établi dans leur âme, comme dans l'État, un gouvernement, et qu'ayant cultivé ce qu'il y a de meilleur en eux par ce qu'il y a de meilleur en nous, nous ayons mis en eux pour nous remplacer un gardien et un chef semblable à nous, après quoi nous les laissons libre ?
Pour les hommes éveillés il n'y a qu'un seul et même monde; mais endormi, chacun est détourné vers un monde particulier.
Héraclite
On ne peut parvenir à une connaissance vraiment scientifique de ces vertus qu'en les étudiant dans leurs rapports avec l'idée du Bien.
L'homme qui n'est point animé du désir de s'instruire, qui préfère la paix factice de l'ignorance aux hasards de la recherche et de la découverte, doit être regardé comme un menteur involontaire, puisqu'il est lui même la dupe du mensonge qu'il nourrit en son âme.
Si la connaissance de la vérité est la condition de la vertu, le scepticisme, comme l'ignorance, ne peut être qu'une source de vices et de désordres.
"Par conséquent ne t'emporte point contre eux ; car ils sont les plus charmants du monde, ces hommes-là ! Ils font des lois sur les sujets que nous avons énumérés tout à l'heure, et les réforment, s'imaginant qu'ils parviendront à mettre fin aux fraudes qui se commettent dans les contrats et dans les affaires dont nous parlions tantôt : ils ne savent pas qu'en réalité ils coupent les têtes d'une hydre."
"En tout cas, repris-je, tu es en état de faire cette première remarque : que la mélodie se compose de trois éléments, les paroles, l'harmonie et le rythme. "
"A l'époque où nous apprenions les lettres nous n'estimions les savoir suffisamment que lorsque leurs éléments, en petit nombre, mais dispersés dans tous les mots, ne nous échappaient plus, et que, ni dans un petit mot ni dans un grand, nous ne les négligions, comme inutiles à noter ; alors, au contraire, nous nous appliquions à les distinguer, persuadés qu'il n'y avait pas d'autre moyen d'apprendre à lire."