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Critique de FungiLumini


Cela faisait longtemps que Dévoreur était dans ma PAL, et j'ai profité de la venue de Stefan Platteau à la librairie Furet du Nord de Namur pour l'en sortir. C'est très rare d'avoir des auteurs de l'imaginaire qui viennent en dédicace dans ma région, donc il faut en profiter quand c'est le cas : ce fut une très chouette rencontre, entre lectures d'extraits, discussions sur le roman, sur le monde de l'édition en général et sur la place qu'y occupe la Belgique en littératures de l'imaginaire. J'ai craqué pour le premier tome des sentiers des astres après la présentation, of course. :p

Ce petit roman est un objet particulier : possédant une couverture cartonnée et percée d'un trou dans le O de Dévoreur, l'ouvrage bénéficie d'une superbe mise en page, avec des runes sur les pages (pour protéger le lecteur des esprits lors de sa lecture? ), des portraits en ombrage au début des chapitres ou encore d'une roue représentant les différents astres fastes et néfastes. Cette esthétique apporte déjà un plaisir de lecture certain.

On arrive dans le cadre paisible de Pélagis, un petit village isolé de montagne. On y découvre Aube et ses enfants, qui disent au revoir à leur magicien de père Peyr Romo, qui part pour 5 mois de mission. Heureusement, ils savent qu'ils peuvent compter sur la compagnie de leur ami Vidal, vendeur d'ânes, pour veiller sur eux et passer de bons moments à rire et discuter. Cette atmosphère tranquille va cependant changer lorsque Vidal revient d'une des grandes foires du pays où il va chaque année réaliser des ventes.

Aube ne le reconnait plus : il se terre chez lui avec ses filles, ces dernières semblent le craindre, il lui parle et agit très différemment. le climat devient vite tendu, un peu malsain. Que cache Vidal, qui n'avait pourtant jamais eu de secrets pour Aube et sa famille? Alors qu'elle tente d'aider son ami, Aube va réveiller de sombres colères et déchaîner une tempête dont elle n'imaginait pas les conséquences, pour elle comme pour la vallée.

J'ai beaucoup aimé la plume de Stefan Platteau. Elle se veut assez descriptive, mais fluide, poétique par moment. L'écriture est addictive : on sent la tension qui monte petit à petit, sans pourtant que l'auteur ne lâche d'indices sur ce qui va se dérouler ensuite. C'est seulement quand une révélation éclate au grand jour qu'on peut reprendre son souffle, pour le retenir à nouveau quelques pages plus loin.

J'ai beaucoup aimé le personnage d'Aube, femme qui gère seule son foyer en l'absence de son mari, et qui se soucie aussi des gens qui l'entourent. Elle met toute sa force et son courage au service de ses enfants et de ses proches, même si cela ne suffit malheureusement pas.

Peyr est un magicien : il contrôle les esprits et travaille avec le pouvoir des astres. Si j'ai aimé découvrir comment cette magie fonctionnait, j'ai parfois trouvé les passages des voyages astraux un peu longs, et j'ai trouvé que la magie servait un peu trop de deus ex machina dans ce récit.

J'ai trouvé intéressant le fait que l'auteur fasse une ellipse totale sur ce qui s'est passé pour Peyr durant les cinq mois de son absence. Beaucoup d'auteurs se seraient sentis obligés de raconter un peu son voyage au travers de lettres ou de souvenirs. Comme Dévoreur fait partie de l'univers des sentiers des astres, je me demande tout de même si nous allons entrevoir à nouveau Peyr dans un des tomes principaux de la saga.

Je ne veux pas trop en dire sur la nature du « Dévoreur » (même si la dédicace que l'auteur avait écrite à mon compagnon dans ce livre m'avait un peu spoilé la chose :p ), mais certaines scènes, teintées de violence et cruauté malsaines, seront peut-être difficiles à lire pour les âmes sensibles et les parents. La conclusion de ce court roman est très juste, même si elle est assez noire, elle touche un point sensible. Petite mention spéciale pour la super belle dédicace que l'auteur écrit à sa fille à la fin du roman !

Un très bel objet-livre qui renferme de la magie, du courage, mais aussi de la folie. Un conte macabre mené par la plume fluide et addictive de Stefan Platteau, où cependant la magie règle parfois un peu trop facilement les choses. Les mots de la fin sont justes et interpellent. Une belle lecture !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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