Je te vois

Il était sexy en diable et je sentis une vague de chaleur m'envahir, m'obligeant à baisser davantage les yeux. Sa position, son regard... sa façon de m'observer... C'était trop pour moi, et malgré mon attirance physique pour lui, le remord que j’avais ressenti toute la journée revint au grand galop et avec lui, le dilemme qui me torturait depuis la nuit passée. Je sentais le moment où j'allais manquer d'air, prise de panique, car je ne savais toujours pas comment gérer cette situation et la proximité si troublante de Léo. Déjà ma respiration s'accélérait de façon incontrôlée.

Je savais que Léo était attirant et même très appétissant, c’est d’ailleurs pour cela que son physique alimentait mes fantasmes depuis un bon bout de temps déjà. Mais jusque là, il s’était montré relativement indifférent vis à vis des autres filles. Bien sûr, il était déjà sorti avec plusieurs d’entre elles, mais rien depuis la dernière année du lycée. Ce qui me convenait parfaitement…

Elle avait une capacité à s’emporter lorsque le sujet la passionnait, tel un raz de marré, nous entraînant par la même sur des sujets plus variés les uns que les autres. Dans son exaltation, l’encolure de son t-shirt était tombée sur son épaule, dévoilant la bretelle d’un soutien gorge turquoise. Un fin ruban qui parcourait la blancheur de sa peau fine me donnant envie d’y poser les doigts et d’en suivre le tracé. À cette simple pensée, une érection gênante se manifesta dans mon jean et je me sentis très vite à l’étroit.

J’étais toujours admiratif de voir comment mon père arrivait à obtenir ce qu’il voulait de ma mère. Lâchant un peu de lest pour arriver à ses fins, et mettant subtilement en avant une gentille attention pour ma mère.

Vingt-sept ans de mariage, vingt-sept ans d’une vie commune harmonieuse car même s’ils pouvaient avoir parfois des différends, ils avaient toujours eu une attitude bienveillante l’un envers l’autre sachant préserver le lien qui les unissait.





-

Le silence était un des aspects de ma vie qu’il m’était le plus difficile à gérer. Aussi, je veillais généralement à toujours avoir un fond sonore lorsque j’étais seule afin de combler ce vide étouffant qui m’entourait. Heureusement, mes conversations avec Léo avaient aussi la capacité à m’extraire de ce sentiment oppressant crée par l’absence de bruit que malgré moi j’interprétais comme une absence de vie, aussi déraisonnable que cela puisse paraître.

Elle prétendait qu'il était impossible que notre relation soit toujours platonique après tant d'années, sous entendant que nous partagions plus que de l’amitié depuis longtemps. Elle avançait également qu’un garçon de la beauté de Léo ne restait pas seul sans raison. Pour ma part, je n'avais rien vu, et un tel aveuglement me semblait invraisemblable.

À mesure que je me dénudais, je m'observais dans le miroir face à moi. Mon corps menu avait tendance à toujours donner l'impression que j'étais plus jeune que mon âge... mais je devais me faire une raison, car vu que j'avais toujours été plus petite que la moyenne, il y avait peu de chances pour que je grandisse beaucoup plus, surtout à vingt ans passés.

Quand un sujet me captivait, j’avais toujours eu beaucoup de mal à me restreindre et à faire des choix. Cela avait fait enrager plus d’une fois mes parents quand j’étais petite, allant jusqu’à me taxer d’être une touche à tout, ce qui m’avait toujours fait rager car pour moi cela supposait que je n’allais pas au bout des choses, et je n’étais pas d’accord avec cela.

Moi je pense que je vais choisir de parler de la Renaissance, à moins que les années folles et l'art déco ne soient une meilleure idée... j'adore l'ambiance de l'époque, l'insouciance d'après-guerre,les couleurs... ou peut-être... la période romantique et…

Au premier regard, les illustrations, les couleurs de cet album avaient éveillé en moi l'envie de retomber en enfance... Une enfance assez lointaine pour qu'on me fasse la lecture comme lorsque j’étais petite. Je sentis un pincement au cœur à l’évocation nostalgique de cette période, mais j'écartai ce sentiment d'un soupir.