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Critique de chrysalde


Septembre 2023, on parle partout à la radio de la commémoration du coup d'état au Chili... Un sujet que je connais mais sur lequel je n'ai pas eu beaucoup l'occasion de lire. J'effectue quelques recherches et un titre est disponible en bibliothèque, celui de Maria Poblete: la dictature nous avait jetés là ... publié chez Actes Sud, gage de sécurité ... Actes Sud junior, ça devrait être une lecture simple et de qualité.

Je ne me suis pas trompée. Maria Poblete est journaliste, la plume est correcte et efficace. Ici, il s'agit d'une autobiographie sélective. Elle nous raconte sa vision et ses souvenirs de ce coup d'état. Elle était gamine, elle s'est vite rendue compte qu'il se passait quelque chose d'inhabituel mais à 6 ans, ce n'est pas simple de saisir l'ampleur du désastre.
Elle nous raconte la terreur de sa grand-mère, l'emprisonnement de son oncle, la disparition forcée de ses parents, journalistes, partis se mettre au vert.
Puis elle arrive en France, commence alors la découverte d'une autre langue, les HLM et les amies d'origine algérienne, qui elles aussi ont fui le pays, une dictature.
Elle découvre la colonie de vacances, les retrouvailles avec la famille qui réussi à quitter le pays et à s'installer en France, Paris, Lyon.
Agée de 16 ans, elle retourne au Chili, rendre visite à son père qui a finalement pu rentrer au pays après un exil de 5 ans.
Alors qu'elle vit en France, elle rêve de retrouver son père, et même, pourquoi pas de s'installer avec lui là bas. Mais le pays est loin d'être celui dont elle rêve, sa réalité de petite fille est distordue, tout lui semble bien plus petit et étriqué que dans ses souvenirs.
Après ces vacances chez son papa, au Chili, elle a la conviction que plus rien ne sera jamais comme avant.

L'épilogue nous plonge en 2018, au moment où elle rédige le récit que je viens de lire. Elle anime des ateliers d'écriture et elle a eu l'occasion d'y recevoir quelques migrants, mineurs non accompagnés. Ils viennent d'ailleurs, mais dans les écrits, les souvenirs, la terreur, la menace sont les mêmes que les siens, presque 5 décennies auparavant.

Depuis 2018, d'autres guerres, d'autres conflits jettent quotidiennement des milliers de migrants, de réfugiés sur les routes. N'en finirons nous donc jamais avec ces horreurs, cette misère?
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