Sa majesté des chats

Bien sûr, écrire est le plus grand de tous les pouvoirs ! C'est plus fort que régner, c'est plus fort que jouir, c'est plus fort que vaincre dans des duels ou des batailles. Celui qui laisse sa trace écrite se donne la possibilité que sa pensée vive partout et pour toujours.

Il y a deux sources de malheur : l'ennui et la jalousie. L'ennuie se vainc par l'action et la prise de risques. Quant à la jalousie, on ne peut la surmonter autrement que par le lâcher-prise.

S'il y a une chose à transmettre à mon fils, c'est peut-être la curiosité. Tant qu'il sera curieux de tout ce qu'il ne connaît pas, il ne pourra pas devenir complètement idiot.

Je crois que les livres provoquent des émotions plus fortes que l'expérience. Parce que lorsqu'on vit des choses, on ne met pas forcément les bons mots sur cette expérience, alors qu'un spécialiste des mots, comme un écrivain, sera à même de décrire précisément quelque chose qu'on perçoit vaguement.

Comme disait ma mère : « Écoute ce que les autres font comme reproches et tu sauras quelle est leur propre faiblesse. »

Telle est la logique du monde humain : les plus violents finissent forcément par vaincre les plus pacifiques. Les brutes prennent le dessus sur ceux qui réfléchissent, tout simplement parce qu'ils suivent une logique simple et claire, tandis que les autres sont ralentis par la prise de conscience de la complexité du réel et donc doutent.

À partir du Moyen Âge, on assiste à une multiplication des procès d'animaux en France. Parmi les plus incriminés, se trouvent les porcs, que l'on soupçonne de dévorer les bébés pendant que les parents ont le dos tourné. Accuser les cochons est une manière facile de se dédouaner et, accessoirement, de se débarrasser des corps des enfants.

C'est étrange comme l'humanité me semble un univers paradoxal où la plus grande intelligence côtoie la plus navrante bêtise. On dirait par moments que les humains utilisent leurs facultés contre eux-mêmes. Ou tout du moins contre leurs femelles.

La plupart des animaux sont tellement parfaits qu'ils n'ont pas eu besoin d'évoluer. Comme par exemple ces renards. Mais ce n'est pas le cas des humains : étant imparfaits et le sachant inconsciemment, ils n'ont pas arrêté de chercher à s'améliorer, et c'est pourquoi ils sont allés si loin, si vite. C'est ainsi qu'ils ont découvert le feu, mais aussi la fameuse triade qui occupe mon esprit ces derniers temps : l'humour, l'art et l'amour. Ils ont réussi parce qu'ils étaient mus par un insatiable besoin de toujours se remettre en question et de ne jamais se contenter de ce qu'ils avaient.

Paris et la France ne sont plus...Les guerres, les fanatiques, les maladies comme la peste ont eu raison d'elles...Que sont-elles devenues ? Nous le saurons en lisant ce second tome où Bastet accompagnée de ses congénères et de quelques humains va tout faire pour prendre le pouvoir contre ses ennemis jurés... les rats !!!
Mes sentiments :
+ Bastet tout aussi détestable qu'adorable,
+ Pythagore si sage et cultivé,
+ l'alternance entre la narratrice et les passage de l'Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu,
+ une jolie analyse des humains et de la société,
+ l'auteur nous invite à réfléchir sur la manière dont nous traitons les animaux,
+ l'auteur nous tient en haleine jusqu'au bout,
+ la chute qui nous donne envie de découvrir la suite,
- quelques longueurs.
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