Citations sur Philosophia naturalis ou de l'intelligence du monde (6)
Le rapport phénoménal des Indiens avec le non-humain en général et les bêtes en particulier a fasciné les premiers observateurs, dont les plus sérieux ont parlé de fluide, de charme ou de télépathie pour tenter d’en expliquer ce qui pouvait passer pour de la magie, alors que tout simplement, les capacités des animaux comme le flair, l’instinct, la vue et l’ouïe surdéveloppées ou le sens de l’orientation sont des dispositions humaines innées, que famille, religion et société civilisées s’entendent pour éradiquer, tandis qu’elles ne subissent aucun frein dans la vie des hommes libres au fil des siècles et qu’elles font de la grande prairie une grande connivente.
(...) il faut tromper la ville, courir nu, surprendre le soleil au sommet des collines, construire sa cabane, nager, voler, marcher la nuit dans les bois, flirter avec les rochers et les bêtes (à chacun son passe-partout, du moment que la profondeur des sens est à la clef), en vue d'atteindre à un équilibre du souffle où les inquiétudes s'effacent, où les décisions les plus ardues apparaissent clairement, coulant de source si vous voulez. Vivre est un orgasme ininterrompu. En outre, galoper vers plus de wilderness, comme le préconisait Hellpach dans son introduction, n'est même pas obligé : pour une sensibilité dégourdie, la contemplation bien pénétrée d'un carré de jardin voire d'un gros bonsaï peut suffire à établir un début de connexion.
"Vivre bien ne veut pas dire vivre mieux". Vivre mieux, c’était le projet du capitalisme, de la modernité. Vivre bien, n’est-ce pas... mieux ?
"Même ceux qui dorment travaillent et collaborent à ce qui arrive dans le monde".
Las ! Il est possible qu'un jour nous n'irons plus physiquement aux bois : les P.P.P. (papetiers-paysans-promoteurs) les auront coupés.
Rappelez-vous ce que Novalis disait déjà : "Le poète comprend la nature mieux que le savant."