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Critique de nilebeh


Qui est, était Nomi ? ou bien Elsa, puisque c'est la même ? Norvégienne d'origine, anthropologue, mère de trois enfants aussi différents qu'on peut l'être, mariée à un médecin peu bavard. Une vie dans le Alpes, avec la montagne et le lac d'Annecy (on suppose) pour décor, une vie bourgeoise, heureuse apparemment. Quoique sans aucune démonstration de tendresse, apparemment, « cela » ne se fait pas.

Alors, qui est Elsa, mourante sur sur son lit d'hôpital, plongée dans un coma vite devenu sans issue, Elsa qui un jour a dit « «Je ne veux pas finir comme un légume» ? Manon va, pensant tout haut et trop vite, heurter la famille d'un : «  autant qu'elle meure ».

Manon est la soeur aînée, elle se sent responsable, d'abord du fait de sa place dans la fratrie, ensuite en raison des réactions des autres : son père, un peu perdu, désarçonné par ce drame, l 'accident de voiture qui plonge sa femme de soixante- trois ans dans l'absence. « On n'avait pas prévu cette vieillesse- là » dira-t-il. Puis Gabriel, le frère ingénieur bipolaire qui , à tout moment, peut péter les plombs comme le jour où il a failli pousser sa grande soeur par la fenêtre. Enfin, Adèle, qui vit en couple avec une femme et qui porte l'enfant d'un donneur.

Alors Manon, la narratrice, se sent bien seule, sauf quand son amie d'enfance Lisbeth la soutient de toute son affection.

Roman sur la fin de vie, sur le droit à la mort dans la dignité, sur l'enfance et les souvenirs, sur les secrets de famille aussi, car il apparaît Que Nomi-Elsa porte un bien lourd secret dont ses enfants ne savent rien et, comme souvent, c'est au moment des adieux que sortent les choses cachées...Roman aussi sur la famille, la fratrie, ces lignes qui bougent dans les moments essentiels où les rôles se redistribuent.

Charlotte Pons insiste lors d'un débat sur l'évolution de l'enfant : à quel moment devient-on adulte, en cessant d'être juste « fille de «  ou soeur de » ? le fait que Manon soit mère depuis peu n'est pas neutre, subitement son bébé n'a plus qu'une importance relative. Elle se consacre à un moment douloureux mais essentiel : celui où, soi-même, on quitte l'enfance.

Écrit sur un ton très précis, sans larmoiements exagérés et avec une grande empathie cependant pour les personnages, ce roman vient nous faire réfléchir à des sujets douloureux mais incontournables qui nous renvoient à notre propre expérience ou nos à nos propres inquiétudes : la mort de nos parents.

Un bon premier roman pour une journaliste qui a eu une expérience dans l'approche de la fin de vie quoique ce texte ne soit pas autobiographique.
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